Le Groupe Intergouvernemental d'Action contre le Blanchiment d'Argent en Afrique de l'Ouest (Giaba) a mis le doigt sur les nombreux défis auxquels est confrontée l’institution qu’il manage face ce périlleux combat contre ce phénomène qui menace nos économies nationales.
C’était lors de la conférence de presse internationale virtuelle tenue le mercredi 9 décembre, dans le cadre de la célébration des 20 ans du GIABA.
Sous ce registre le Juge Kimelabalou Aba a mis en premier sur la liste la faible volonté politique à mener le processus de LBC/FT à bien mais aussi un financement insuffisant pour la mise en œuvre des programmes de LBC/FT.
Sur ce point, M. Aba reconnait que « des efforts sont faits par les États membres du GIABA mais nos attentes ne sont pas encore atteintes et aucun pays n’a échappé aux recommandations ».
Une manière pour inciter les autorités politiques à mettre en application les engagements pris en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Sur ce registre, M. Aba y greffe la faible capacité (tant humaine qu’institutionnelle) des États membres dans la mise en œuvre effective des mesures de LBC/FT.
Dans cette dynamique, il met à nu les défaillances dans le cadre juridique national et dans la coordination et la collaboration nationales entre les autorités compétentes ; le faible niveau de coopération régionale et internationale.
Il n’a pas occulté, les complexités dans l’administration des dispositifs de LBC/FT ; la lenteur dans l’introduction des changements législatifs dans la région ; les faiblesses régionales spécifiques (défis liés à la géographie, conflits armés, conflits ethniques et religieux, crime organisé et corruption).
Dans cette même dynamique, le patron du GIABA a mis le doigt sur la nature informelle de la région et son économie basée sur les espèces ; la faiblesse des enquêtes et de la coordination entre les agences chargées des enquêtes et poursuites pénales ; la vitesse des évolutions technologiques et leur application dans les transactions financières, la réglementation et la supervision.
Également s’ajoutent la faible capacité des États membres à répondre aux défis du financement du terrorisme ; des systèmes financiers sous-développés dans certains États membres ; la mauvaise gestion des données (collecte, compilation, conservation, diffusion, etc.) ; l’émergence de nouveaux et complexes produits et services financiers (Internet et banque mobile, etc.)
Sans oublier le juste équilibre à trouver de l’exigence d’intégration de la libre circulation des personnes, des biens et des services à travers la région dans le cadre du schéma de libéralisation du commerce (SLC) de la CEDEAO et la lutte contre le crime transnational organisé.
Se projetant dans les 20 prochaines années, le Juge Kimelabalou Aba et son équipe imaginent une institution qui fera la fierté de l’Afrique.
Par conséquent, il prierait les acteurs et autorités se joindre à eux dans la conduite de ce changement.
Il les exhorte à continuer à soutenir les « nobles » objectifs de cette institution particulière.
« Faisons entendre notre voix, prenons la parole et soufflons sur les braises de la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération avec tous les outils à notre disposition ».