La mise du projet d'assainissement total piloté par la communauté s'est achevé samedi dernier à Bertoua, a remis au goût du jour le problème de défécation à l'air libre.
Selon les statistiques du ministère de l'Eau et de l'Énergie, en charge entre autres de l'assainissement liquide, le taux de défécation à l'air libre est d'environ 7% au Cameroun, avec des disparités en fonction des régions. En effet, l'Extrême-Nord et le Nord du pays par exemple affichent des taux d'accès aux toilettes améliorées les plus faibles, respectivement de 14,3% et de 32,8%. Bien loin de la moyenne nationale qui se situe à 34%. Une situation qui favorise notamment la propagation des maladies épidémiologiques telles que le choléra.
C'est dans ce contexte que l'État, avec l'appui de partenaires techniques et financiers, a élaboré en 2017, une plaquette de l'Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC). Il s'agit d'un document de plaidoyer capitalisant les actions entreprises dans le domaine de l'ATPC afin de mobiliser les parties prenantes dans le but de trouver une solution durable à la problématique de l'assainissement de base au Cameroun. Du 10 au 12 décembre dernier, des acteurs se sont réunis à Bertoua, pour la mise à jour dudit document.
« Cette approche a été mise en œuvre entre 2009 et 2017. C'est une approche qui vise à mettre fin à la défécation à l'air libre. Il fallait donc réunir aujourd'hui tous les acteurs pour évaluer la mise en œuvre de cette stratégie sur le terrain. Nous collections les informations qui méritent d'être actualisées», explique Idriss Kouotou, sous-directeur de l'assainissement liquide au ministère de l'Eau et de l'Énergie. Entre autres objectifs de cette concertation, il était question de recueillir et de consolider les acquis en matière de mise en œuvre de l'ATPC, d'évaluer l'application de la stratégie ATPC et de projeter les défis de mise à l'échelle de l'ATPC dans le contexte conjugué du Covid-19 et de la décentralisation. «Le ministère a pour objectif de mettre fin d'ici à 2030 à la défécation à l'air libre, qui reste une préoccupation», précise Idriss Kouotou.