Le président de la République ne se retira pas de la gestion du Conseil supérieur de la magistrature (Csm). «Ce qui est dit sur le président de la République et le Conseil supérieur de la magistrature existe depuis le régime de Senghor ; je ne l'ai pas instauré. Ceux qui le révoquent, ont grandi avec la pratique», a répondu le président de la République, Macky Sall, interrogé avant-hier, jeudi 31 décembre, en conférence de presse organisée après son adresse solennelle à la nation.
Mieux, a-t-il ajouté, «ça ne passera pas ici ou tant que je bénéficie de la confiance des Sénégalais. Et je n'ai pas l'intention de changer le système. Il est équilibré. Chaque pouvoir joue son rôle, sans aucun problème», a défendu le chef de l'Etat. Macky Sall s'est, en outre, demandé l'importance de changer cette donne, en estimant la gestion de la carrière des magistrats est gérée par le président de la République ; un fait que les magistrats ne remettent pas en cause.
Selon Macky Sall, «on ne peut pas disperser les pouvoir de l'Etat parce que simplement c'est une tendance. Les pays qui ont changé cette formule, ont vu leur Etat s'effondrer», a-t-il ajouté. Dans sa réponse, il a aussi dit ce qu'il pense être une «indépendance» de la justice. «Le juge ne doit statuer qu'en fonction de la loi. L'indépendance de la justice, ce n'est pas uniquement vis-à-vis du président de la République ; c'est vis-à-vis de l'argent, du pouvoir maraboutique, du pouvoir politique, du syndicalisme même presque au sein de la magistrature. Aucun président n'a donné des ordres à un juge».
Pour le président de la République, réclamer l'indépendance de la justice, c'est aussi d'arrêter de prendre des positions publiques car, le Statut des magistrats l'interdit. «Les magistrats n'ont pas le droit de syndiquer, conformément à la loi», a-t-il rappelé.
Le président de la République s'est également attaqué à la société civile, qui plaide pour une indépendance de la justice par le retrait de l'exécutif du Conseil supérieur de la magistrature. «Quiconque veut le pouvoir, n'a qu'à le chercher là où il se trouve. C'est à dire aller à la conquête du suffrage des populations», a-t-il tonné. Parlant toujours de la justice, il a annoncé la création d'un «Parquet financier» qui pourra poursuivre ceux qui sont accusés de détournement de deniers publics.