C'est la question que se pose un des ex-travailleurs sur le chantier de ce projet d'hôtel dans l'équipe Kistnen. Cet homme ne comprend pas pourquoi Rocky Boodhoo, un des directeurs de Clear Ocean Ltd, la compagnie qui essayait en vain depuis plusieurs années de construire un hôtel dans le sud grâce aux capitaux d'un groupe de Sud-Africains, ne sera pas appelé à témoigner dans l'enquête judiciaire. «Pourquoi a-t-on parlé de démolitions de ce barrage à plusieurs reprises alors qu'elle ne l'a été que deux ou trois fois ?» se demande-til.
Un autre travailleur sur le chantier nous confirme ces propos. Ce dernier, qui aidait Kistnen pour les paperasseries et la comptabilité, est formel : on a fait Kistnen préparer de fausses factures de travaux d'érections et de ré-érections de la clôture en tôle qui n'ont pas eu lieu et qui n'ont pas été réglées à Kistnen. l'express a pu, de son côté, entrer en contact avec un représentant des investisseurs sud-africains.
Celui-ci nous explique comment ces fausses factures servaient à contourner le contrôle de change sud-africain et à soutirer de l'argent des investisseurs de ce pays.
Preuves à l'appui, il se dit prêt à prendre l'avion pour venir témoigner dans l'enquête judiciaire ou tout autre enquête, s'il le faut. Et il nous a envoyé de précieuses pièces où les noms de nombreuses personnalités politiques, y compris ceux de Yogida Sawmynaden, Shawkutally Soodhun et même des Jugnauth sont mentionnés.
Rappelons que ce projet qui, à part d'avoir été en at- tente depuis plus de vingt ans, est contesté par l'ONG Aret Kokin Nou La Plaz (AKNL) et le mouvement Rezistans ek Alternativ (ReA). Il a aussi été condamné par le MMM.
L'ombre d'un mystérieux personnage, ressortissant français, plane sur ce projet. Les sommes qui lui ont été remises grâce, entre autres, aux fausses factures de Kistnen sont plus que suspectes. Cette affaire dans l'affaire Kistnen est suivie de près par AKNL et ReA, de même qu'un membre de l'opposition