Les débarquements au niveau du quai de pêche de Hann sont en baisse. Les acteurs naviguent entre explications d'ordre conjoncturel et causes plus profondes tout en dégageant des pistes pour un secteur plus prospère et dynamique.
Le vent frais qui souffle, ce vendredi, sur le quai de pêche de Hann semble avoir transi toute activité. Les femmes écailleuses, postées à l'entrée et outils à l'arrêt, devisent à l'ombre en attendant d'éventuels clients. Plus loin, à quelques mètres des vagues, un groupe de jeunes qui se présentent comme « débarqueurs » jouent au Ludo. Ces manœuvres, assis sur un congélateur désaffecté, tapotent, à tour de rôle, sur l'écran rayé d'un téléphone portable. « Nous sommes là depuis 3 h du matin. Et comme vous le voyez, tout est presque à l'arrêt », lance Moustapha Diagne, les yeux rouges rivés sur le dé qui roule au fond de l'écran. « Au temps, les pirogues s'alignaient par dizaines sur la plage, avec des prises vraiment intéressantes, et chacun y trouvait son compte », renchérit Diop Fall.
...