Le tribunal de grande instance de Diourbel a condamné Ibrahima Dieng un maitre coranique habitant le quartier champs de courses à 2 ans dont 15 jours ferme. Il a été reconnu coupable des délits de violence et de voie de fait sur les talibés Amadou Cisse et Mor Ndao.
C'est au cours d'une patrouille des éléments de la brigade de gendarmerie de Diourbel que les hommes en bleu ont découvert Omar Ndiaye et Keba Fall enchainés. Interrogés, les victimes ont désigné Mamadou Lamine Dieng comme étant l'auteur de ces actes jugés «inhumains et dégradants». Après l'enquête, les pandores ont mis la main sur Ibrahima Dieng le responsable du daara. A la barre, le prévenu a nié les faits tout en admettant qu'il a une fois enchainé les deux premiers cités.
Le Procureur dans son réquisitoire a demandé au tribunal de le condamner à 2 ans de prison. Les faits qui lui sont reprochés sont établis a indiqué le Maitre des poursuites. Selon lui, il a fait subir aux enfants des «traitements inhumains et dégradants». Les avocats de la défense Me El Hadj Malick Ndiaye et Me Moustapha Ndiaye ont plaidé pour la relaxe ou l'application bienveillante de la loi à leur client. Pour eux, aucun document attestant l'âge des mineurs n'a été versé dans le dossier. Finalement, le tribunal de grande instance de Diourbel a condamné le prévenu à 2 ans dont 15 jours ferme. Ce procès s'est déroulé sous une forte surveillance policière. Les forces de l'ordre ont riposté par des grenades lacrymogènes.
MALTRAITANCE DES ENFANTS : La Raddho pour un durcissement de la loi
Le coordonnateur de la Rencontre africaine pour la défense des droits humains (Raddho) a applaudi des deux mains le verdict rendu par le Tribunal de Grande Instance de Diourbel. Malick Cire Sy qui s'exprimait à l'occasion d'un atelier sur la mise à niveau des acteurs du CDPE (Comité départemental de protection de l'enfance) concernant le projet contribuer à l'éradication de la mendicité forcé des enfants talibés a demandé aux Présidents des tribunaux dans un avenir proche de bien corser les peines pour que «ces gens-là» (ceux qui maltraitent les enfants, Ndlr) puissent savoir raison garder. «Ceux qu'ils ne font pas à leurs enfants, ils ne doivent pas le faire aux enfants d'autrui», a indiqué M. Sy.