Avec la crise sanitaire et la baisse des activités qu'elle a entraînée, le coût de l'électricité, déjà cher, est en train d'étouffer certains chefs d'entreprise. Selon eux, la prime fixe que leur impose la Senelec est la source du mal.
Bassirou Bâ est un homme excédé. L'expression de son visage et tout dans son propos traduisent ce ressentiment. La cause du courroux de ce chef d'entreprise est à chercher dans le papier qu'il exhibe fébrilement. C'est une facture d'électricité pour le mois d'octobre2020. Le montant à payer est chiffré à une quinzaine de millions de FCfa. Ce n'est pas la somme en question qui lui pose problème, mais plutôt sa composition. En effet, sur ce montant, il y a ce qu'on appelle la « prime fixe ». C'est une tarification de la Senelec qui fait qu'avec ou sans consommation, l'industriel a toujours l'obligation de payer un montant minimal de 100 000à plus de cinq millions de FCfa par mois, voire plus, selon la taille de l'installation. « C'est un montant qui est calculé en fonction de la puissance souscrite. Tous les mois, que vous consommez l'électricité ou pas, vous payez cette prime fixe à Senelec », explique M. Bâ. En ce qui le concerne, sa prime fixe pour son unité de fabrique de glace de conservation installée à Mbour, d'une capacité de 60 tonnes par jour, est de trois millions de FCfa. « C'est difficile de payer ces montants dans un contexte où les activités ont drastiquement baissé », fustige-t-il.
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