Le 28 janvier 2021, sur 343 sénateurs français consultés, 241 ont donné leur accord pour valider la réforme de coopération monétaire entre la France et les États africains de l'Uemoa. Ainsi tombait un pan supplémentaire de la forme actuelle du franc Cfa. « La zone franc [... ] aboutit à maintenir les pays africains dans une dépendance économique à caractère unilatéral et par là même incompatible avec la notion de souveraineté nationale », dénonçait Hamani Diori, président du Niger, le 16 mars 1962. Ce réquisitoire a contribué à l'amorce d'une séquence historique qui paraît aujourd'hui oubliée. C'est celle de la « décolonisation monétaire » voire de ce que certains historiens appellent « l'africanisation » du franc Cfa de 1973-1974.
Dès le début des années 1970, une césure importante est notée dans l'histoire de la zone franc et donc dans l'histoire des relations entre la France et ses anciennes colonies. Cette ère nouvelle a vu jour grâce à deux nouveaux accords de « coopération monétaire » conclus en 1972 et 1973. Il s'agit de l'accord du 22 novembre 1972 signé à Brazzaville qui institue l'Union monétaire de l'Afrique centrale (Umac) et modifie les statuts de la banque d'émission qui devient la Banque des États d'Afrique centrale (Beac) ; et de l'accord du 14 novembre 1973 signé à Dakar qui réforme les statuts de la Bceao et modifie le système de gouvernance de l'Umoa.
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