Du 26 au 31 juillet, les conditions météorologiques étaient si mauvaises que les opérations se sont avérées difficiles. C'est ce qu'a affirmé le directeur des affaires maritimes, Alain Donat, lors du premier jour de son audition, en ce lundi 22 février, lors des travaux de la cour d'investigation mise sur pied pour faire la lumière sur le naufrage du MV Wakashio, survenu le 25 juillet 2020.
Il explique que SMIT Salvage, avec qui l'assureur Japan P&I et l'armateur du vraquier japonais ont signé le Lloyd's Open Form (LOF) Salvage Agreement le 26 juillet, voulait envoyer des plongeurs dans l'eau, mais la mer houleuse a rendu impossible l'exercice. Alain Donat a également précisé que la «salvage operation» étant une opération spécialisée, il n'a jamais vu un gouvernement prendre en charge une opération de sauvetage. Celle-ci peut être faite si un navire n'a pas de couverture d'assurance. «Si une autorité intervient dans de rares cas, elle doit s'acquitter des coûts et des responsabilités. C'est ainsi que l'industrie du sauvetage fonctionne.» Aussi, il fait ressortir que Maurice n'ayant pas d'équipements pour ce genre d'opération, SMIT Salvage a du affréter un avion pour transporter tout le matériel spécialisé.
De son côté, le capitaine du Wakashio, Sunil Kumar Nandeshwar, a été auditionné une dernière fois hier. Il a confirmé que le 23 juillet, les conditions météorologiques étaient mauvaises et voulait éviter les houles qui s'écrasaient à bâbord. «Nous avons une application pour vérifier les prévisions météorologiques pour 3-4 jours et j'ai remarqué qu'il y avait une basse pression à Maurice avec des vents forts et de fortes houles. Je voulais éviter le temps.» Contre-interrogé par Me Amira Peeroo, avocate du Chief Officer, Tilakaratna Subodha, qui voulait savoir pourquoi la trajectoire a été modifiée à deux reprises, le capitaine répondra qu'il a fait une modification à 2.41 et que le changement final, soit de 2.26 à 2.22 a été fait après l'échouement.
Encore une fois, celui qui a été promu à l'âge de 29 ans a enfoncé son second, en affirmant qu'il a été négligent car il n'a pas respecté les instructions qu'il lui a données. «A 11 miles nautiques, je lui ai dit de garder plus de distance des côtes.» Aussi, l'absence de guetteur sur la passerelle était également une négligence.