Mahamane Ousmane sera-t-il le Donald Trump nigérien ? Telle est la question que nous nous posions dans notre éditorial du 23 février. Deux jours après la proclamation des résultats provisoires du deuxième tour de la présidentielle, il faut craindre qu'il en prenne le chemin vu l'évolution de la situation au cours de ces dernières 24 heures. C'est en effet ce mardi que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a procédé à la proclamation des résultats officiels provisoires, déclarant vainqueur Mohamed Bazoum avec 55,75% des suffrages exprimés contre 44,25% à l'ancien président Mahamane Ousmane, candidat de l'opposition.
Rappelons qu'avant même la proclamation des résultats, le directeur de campagne du candidat malheureux avait annoncé la funeste couleur, exigeant la « suspension immédiate de la publication des résultats » et appelant les Nigériens « à se mobiliser comme un seul homme pour faire échec à ce hold-up électoral ». Aussitôt, des villes comme Niamey et Zinder se sont embrasées avec des pneus brûlés, des barricades dressées et des courses-poursuites entre forces de l'ordre et manifestants. Et la main tendue du nouveau président élu n'aura pas servi à grand-chose, car si Mohamed Bazoum, dans son premier discours es-qualités, a salué le score remarquable de son adversaire et dit savoir compter sur la sagesse de l'ancien président Mahamane Ousmane pour éviter les tensions inutiles, il faut croire que cet appel est tombé dans l'oreille d'un sourd, puisque, tard dans la nuit de mardi à mercredi, depuis son fief de Zinder, le candidat de l'opposition, sur la foi des procès-verbaux reçus de ses représentants dans les bureaux de vote, a réitéré ses accusations de fraude et rejeté les chiffres de la CENI, s'autoproclamant vainqueur avec un score de 50,30 % contre 49,7% à son adversaire.
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