Une mort tragique qui défraya la chronique nationale et internationale. Assassinat et étouffement pour les uns, survenue brusque d'une crise cardiaque pour les autres et confirmée par l'épouse du défunt.
Interpellé le 20 février 2020 par des services de la Direction Générale de Migration tandis qu'il s'apprêtait à se rendre en Afrique du Sud pour poursuivre des soins de santé, soumis à un interrogatoire et suspendu de ses fonctions à la veille de son décès, sa garde rapprochée désarmée, retrouvé mort au crépuscule au jour du vendredi 28 février 2020 : tel est le court récit que l'on peut, à ce stade, livrer sur les derniers instants du Général Major Delphin Kahimbi qui rendit l'âme à son domicile. Jusqu'à sa mort, signale-t-on, il occupait les fonctions de sous-chef d'Etat-major chargé de renseignements au sein des FARDC.
Une année après la mort brusque du Général Major Delphin Kahimbi, sa famille biologique par l'entremise d'Augustin Kahimbi a réagi en appelant les autorités congolaises à procéder à l'arrestation des assassins de leur fils et frère devant la justice afin que de l'éclairer sur les circonstances réelles de la mort de cet pour Officier Supérieur des FARDC qui a donné sa vie au service de la patrie.
«A l'occasion d'une année du décès brusque de notre fils (frère), Général Major Kahimbi Kasagwa Delphin à son domicile à Kinshasa en date du 28 février 2020 dans des circonstances non encore élucidées, la famille a préféré passer cette journée dans la méditation et la prière en vue d'honorer sa mémoire. La crainte au sein de la famille est de voir déjà une année après la mort de notre frère, les vraies circonstances de son décès ne sont pas encore clarifiées malgré que les enquêtes aient été faites», écrit Augustin Kahimbi dans un communiqué daté du 28 février 2021.
Pour lui, le décès tragique de Delphin Kahimbi reste toujours préoccupant au sein de la famille toute entière. Ce qui sème selon Augustin Kahimbi, un grand trou dans les cœurs de ses siens. Pour rappel, Delphin Kahimbi est mort le 28 février 2020 à Kinshasa et enterré le 6 décembre 2020 à Kiniezire, son village natal, dans le territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu.
Le retard pour faire la lumière sur sa mort est incompris par sa famille biologique qui l'avait autrefois dénoncé, se sentant préjudiciée, simplement parce que le Gouvernement de la République ne voulait pas qu'on l'enterre malgré la fin des enquêtes et autopsie.
Mort sous sanctions internationales
Par contre, Delphin Kahimbi s'en va en portant à sa charge des sanctions lourdes des USA et de l'Union Européenne. Jusqu'à sa mort, le Général Major Delphin Kahimbi était le sous-chef d'Etat-major chargé de renseignements au sein des FARDC. Peu de renseignements sont disponibles au sujet du parcours de cet Officier Supérieur qui était devenu une pièce maîtresse de la DEMIAP, l'agence de Renseignements militaires en RDC.
Il fait surface en 2006 dans l'Est du pays, où il a été commandant adjoint de la 8ème Région militaire. En 2008, il passe commandant en second de l'armée congolaise dans le Nord-Kivu et à la tête du commandement opérationnel des zones de Kiwanja et Rutshuru, où il dirige les opérations contre le groupe rebelle Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). En 2014, il fut coordonateur du processus de pré-désarmement, démobilisation et réintégration des ex-combattants.
Mais c'est plus récemment, en tant que chef des renseignements militaires que Delphin Kahimbi se fait griller par les radars internationaux avec des sanctions internationales imposées par l'Union européenne et les Usa contre les officiels congolais proches de l'ancien Président Joseph Kabila pour le rôle néfaste joué pour freiner le processus démocratique en RDC par la répression sanglante contre les congolais qui manifestaient contre le «glissement».
(Depuis Kiniezire, son village natal, la famille de cet Officier Supérieur des FARDC interpelle les autorités congolaises)