Réaliste. À l'issue de l'assemblée générale du Groupement des entreprises de Madagascar, GEM, son président, Thierry Rajaona, à la place des traditionnelles résolutions de circonstances, a tenu à répondre à des questions des journalistes.
Sur l'application, le report ou la suspension du système tarifaire Optima de la Jirama, il pense « qu'il s'agit d'une nécessité pour rentabiliser sur le plan financier les exploitations de la Jirama. Car, l'État ne pourra la subventionner indéfiniment. D'autant que ces fonds injectés n'ont pas produit les effets escomptés. Depuis 2009, la Jirama accuse un déficit opérationnel cumulé d'un milliard de dollars avec peu de résultats pour la population » a-t-il expliqué, reprenant une partie des arguments avancés par la Banque mondiale.
Sur les conséquences désastreuses de la crise sanitaire de l'année dernière, Thierry Rajaona de rappeler « qu'il s'agit d'une pandémie ayant touché le monde entier. Madagascar ne pouvait pas y échapper avec une économie tournée vers les échanges commerciaux. Dans les 50% du PIB, 25 il y a quelques années ». Pour illustrer le caractère mondial de la catastrophe, il a rappelé « qu'une fois que les activités industrielles ont été à l'arrêt en Chine au mois de février 2020, nous avons eu des difficultés à importer des médicaments ».
« Des entreprises ont perdu pas moins de 40% de leurs productions, entraînant une diminution conséquente de leur chiffre d'affaires. Dans le tourisme, les pertes ont même atteint les 90% » poursuit Thierry Rajaona dans l'énumération de ce triste bilan. Aussi le GEM attend un vrai plan de relance de la part de l'État, au-delà des fonds classiques prévus par la loi de finances. Il y a eu le plan de mitigation du secteur privé, le plan Marshall et le plan multisectoriel d'urgence, PMDU. En tout cas, le GEM en particulier, et le secteur privé en général, entend améliorer ses relations avec l'administration.
Comme si tous ces aléas ne suffisaient pas encore, voilà que des politiciens, animés d'un orgueil déplacé veulent instaurer le chaos. Pour leur intérêt personnel. Au détriment de l'économie nationale.