Les médias et la société civile sont invités à encourager la mise en place d’une charte déontologique dans la lutte contre les Flux financiers illicites en provenance d’Afrique. L’appel a été fait par le Dr. Ebrima Sall, Directeur exécutif, TrustAfrica. C’était à l’ouverture, ce mercredi 10 mars, de l’atelier virtuel que l’organise qu’il manage co-organise avec la Fondation Thomson Reuters sur le thème « Renforcer la collaboration entre les médias et la société civile dans la lutte contre les Flux financiers illicites (Ffi) en provenance de l’Afrique à l’ère de la Covid-19 ».
Une charte de déontologie qui indique les bonnes pratiques pour contrer ou diminuer l’impact des Flux financiers illicites (Ffi) en Afrique. C’est ce à quoi les médias et la société civile à encourager la mise en place.
L’invite a été faite par le Directeur exécutif de TrustAfrica qui se prononçait à l’ouverture de l’atelier de deux jours sur le thème « Renforcer la collaboration entre les médias et la société civile dans la lutte contre les Flux financiers illicites (Ffi) en provenance de l’Afrique à l’ère de la Covid-19 ».
Cette idée avancée par M. Ebrima Sall est manière d’appeler la presse et la société civile à jouer les premiers rôles dans la lutte contre les FFI qui menace la réalisation de l’Agenda de « l’Afrique que nous voulons ».
Une initiative sur laquelle doivent travailler à faire adhérer les gouvernants, la société civile ainsi que tous les acteurs engagés dans la lutte contre ce fléau.
Dans cette dynamique, il consistera à encourager le secteur privé à mieux s’acquitter de ses obligations fiscales.
Une invite jugée légitime dans la mesure où TrustAfrica confie que les entreprises du secteur extractif sont responsables pour 60 % à 65 % de l’ensemble des FFI, tandis que les activités illégales représentent 30 % avec environ 5 % provenant de la corruption (étroitement définie comme le vol de biens de l’État et la corruption des fonctionnaires).
Au cours des trois dernières décennies, fait savoir l’ONG, les pertes cumulées du continent se sont élevées à plus de 1 000 milliards de dollars américains.
Cette invite de M. Sall d’établir une charte de déontologie est faite dans un contexte où la mobilisation des ressources internes est jugée primordiale au moment où l’OCDE1 indique que les entrées de financement privé extérieur vers les pays en développement pourraient chuter de plus de 700 milliards de dollars américains rien qu’en 2020, poussant plus de 100 millions de personnes dans la pauvreté.
C’est ainsi un ensemble d’éléments qui vont compromettre les efforts consentis dans la réalisation des agendas 2030 et 2063 avec les Objectifs de développement durable (Odd).
Dans cette même dynamique, le chargé de la section Gouvernance économique et financière de la Commission économique africaine (Cea), Dr Allan Mukungu fait savoir que les pertes engendrées par les flux financiers illicites en provenance d’Afrique représentent toutes les ressources dont a besoin le continent en termes d’éducation.
Sur ce registre, il confie que les FFI représentent 10% de la valeur des exportations, 14% des importations, 3% du Produit intérieur brut (Pib) du continent et 14% des efforts des besoins en matière de remboursement de la dette africaine.
Renforcer la volonté politique et impliquer les médias et société civile
Le tableau est sombre face à l’impact des Flux financiers illicites sur les efforts de développement en Afrique.
Devant cet état de fait des mesures concrètes ont été édictés durant ce panel virtuel afin de réduire l’hémorragie et aller dans le même sens que le haut panel créé par la CEA pour lutter contre FFI, sous la direction du président Thabo Mbeki.
Ce qui fait dire au Dr Allan Mukungu que la question des FFI doit être au cœur du discours des dirigeants africains mais aussi avec l’implication de la société civile et des médias. Même son de cloche pour Mme Lauren Rousseau Coordonnateur de projet à la Fondation Thomson Reuters.
Devant cet état de fait, il juge nécessaire d’agir au niveau des institutions, des cadres juridiques et des systèmes financiers.
Selon lui, il est important d’avoir des lois claires sur le phénomène et des stratégies nationales de lutte.
Il conseille les pays africains à rejoindre les initiatives internationales et à s’échanger automatiquement les données sur les FFI. Ce qui sous-tend un renforcement de la coopération multinationale pour impliquer le secteur privé pour développer la charte éthique suggérée.
Dans cette dynamique, Mme Uchenna Idoko, Directrice exécutive du Centre pour le développement du Genre en Afrique plaide pour l’intégration de la dimension genre dans les stratégies de lutte.