Afrique de l'Ouest: Facoumba Guèye, chargée des subventions de TrustAfrica – « Il y a une faible harmonisation des instruments juridiques avec les engagements internationaux sur les droits des femmes »

Facoumba Guèye, chargéé des subventions de TrustAfrica
26 Mars 2021
interview

Le respect des droits des femmes était au cœur d'une table-ronde que l'Ong TrustAfrica à simultanément co-organisé au Sénégal, au Burkina Faso et au Mali. Le diagnostic fait par les acteurs montre que beaucoup des pays trainent encore concernant l'harmonisation des instruments juridiques avec les engagements internationaux pris. Interpellée sur cette question, la chargée des subventions de Trusafrica, Mme Facoumba Guèye, nous en dit un peu plus.

TrustAfrica a co-organisé une table-ronde nationale sur « les défis du mouvement social féminin au Sénégal : faire progresser les actions pour un changement systématique en faveur des droits des femmes ». Après nous avoir rappelé les objectifs de cette rencontre, quelles sont les grandes résolutions issues de ces échanges de deux jours ?  

La rencontre s'est déroulée également au Burkina Faso et au Mali, qui sont les pays cibles du projet. Elle visait à : analyser et discuter des acquis, enjeux et défis actuels du mouvement social féminin ; Créer des espaces pour échanger et discuter de la situation des droits des femmes et comment faire entendre la voix des femmes dans des mouvements sociaux plus larges dans le pays et au-delà ; Identifier les opportunités, priorités et les stratégies d'intervention clés pour davantage d'engagement et d'échanges en faveur du mouvement des droits des femmes et le renforcement du mouvement social féminin.

Depuis l'adoption de la loi sur la parité au Sénégal, est-ce que des avancées notables ont été notées et quels sont les défis majeurs auxquels sont confrontées les femmes ? 

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Avant de mettre en œuvre le projet, TrustAfrica a effectué des études exploratoires afin d'identifier les avancées et les défis. Après la loi sur la parité, il y a eu la loi 2013-05 du 8 juillet 2013 qui permet à la femme sénégalaise de donner la nationalité à ses enfants nés d'un père étranger ou même de donner celle-ci à son époux. Il faut aussi noter la mise sur pied, le 29 mai 2019, d'un Comité technique national pour l'éradication des Violences Faites aux Femmes (VFF) qui est un cadre fédérateur pour suivre la réalisation des politiques et programmes de lutte. Malgré tout, il faut noter une faible harmonisation des instruments juridiques internes avec les engagements internationaux.

A quel niveau de situe le Sénégal par rapport aux pays africains, en ce qui concerne le respect des droits des femmes ? 

Le Sénégal a eu des avancées notables. Il ne s'agit pas dans le projet de comparer tel pays à un autre, mais de favoriser un environnement légal, social, et institutionnel favorable afin de prévenir, combattre et éradiquer les VFF.

Face à la pandémie de COVID-19, les femmes ont fait preuve de résilience en Afrique. Quels sont les mécanismes sur lesquels l'Etat doit s'appuyer pour préserver cette situation ou la renforcer? 

Avec la pandémie, les violences se sont exacerbées avec l'effet des mesures restrictives. Les femmes durant cette période ont adopté des stratégies innovantes de survie pour faire face aux besoins de la famille. Des Etats ont adopté des mesures soucieuses de l'équité entre les sexes et qui n'aggravent pas les inégalités. Ces mesures entre dans le cadre de la protection sociale, de la sécurité économique ; la fiscalité ; le soutien psychologique entre autres.

 

 

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