Qu'ont les États bâtis sur d'anciennes civilisations à vouloir réinventer leur histoire, leur gloire d'antan et ainsi montrer leurs grandeur et splendeur au fil du temps ? Que ce soit la Chine, la Turquie, la Russie ou l'Égypte, chacun de ses pays fait recours à son histoire pour mener ses affaires et en faire aussi le moteur de sa projection de puissance.
L'Égypte, pays des pharaons à la civilisation ancienne et antique, vient d'organiser une grande parade des momies royales de l'époque pharaonique pour montrer une façade glorieuse de son passé sur lequel elle veut se baser pour retrouver grandeur et splendeur. Au-delà de son passé, l'Égypte compte sur son ancrage arabe et son enracinement africain pour entrevoir sa volonté de puissance portée par son chef d'État, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi. La dimension nationaliste est ainsi un levier que ce pays compte utiliser comme outil d'exaltation et de stimulation pour montrer que la grandeur de l'Égypte n'est pas seulement géographique et démographique. La récente référence à l'Égypte pharaonique avec la parade des momies royales est conforme à la volonté du maréchal Abdel Fattah al-Sissi de faire revenir son pays au premier plan dans les différentes aires géographiques à laquelle elle appartient : le monde arabe et l'Afrique. L'ancrage arabe et islamique de l'Égypte se voit dans la place qu'elle occupe dans le monde arabe, et qui se traduit par la célèbre boutade disant que «les livres sont écrits au Caire, imprimés à Beyrouth et lus à Bagdad». Ce n'est pas pour rien que ce pays abrite l'université Al Azhar considérée comme un centre de diffusion et de réflexion de la pensée de l'islam sunnite.
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