C'est un nouveau pavé dans la mare rwandaise déjà glauque. Un gros projectile jeté par l'ancien Premier ministre français Edouard Balladur, locataire de l'hôtel Matignon entre 1993 et 1995. Autant dire qu'il a été un acteur de premier choix dans la tragédie qui s'est jouée entre avril et juillet 1994.
Depuis, la responsabilité de la France dans la gestion de ce drame absolu a régulièrement été mise en exergue, notamment par Kigali, qui accuse pratiquement Paris de connivence avec les génocidaires hutu. Une thèse plus ou moins confirmée ces derniers temps par le fameux rapport Duclerc, du nom de l'historien Vincent Duclerc, président de la commission éponyme. Remis le 26 mars dernier, ce document revient sur le rôle de l'Hexagone dans cette barbarie innommable et pointe « les responsabilités lourdes et accablantes » des autorités françaises. Des conclusions qui avaient eu l'air de plaire à Paul Kagamé, qui n'attendait plus que les excuses officielles de Paris, dont on se demande si elles auront lieu un jour.
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