Afrique: Un universitaire plaide pour la réécriture de la carte linguistique du continent

19 Avril 2021

La jeunesse africaine est appelée à s'engager à la réécriture de la carte linguistique du continent pour perpétuer l'héritage de Amadou Mahtar Mbow qui a toujours milité pour mettre la culture du continent au cœur du processus de développement du continent. L'invite a été faite lors du wébinaire que le comité de célébration du Centenaire du Pr Amadou Mahtar Mbow a tenu ce samedi 17 avril sur le thème: « Interrogations sur les cultures africaines ».

M. Ibrahima Wane , professeur de littérature africaine à la faculté des lettres à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) pense qu'autant la génération de Amadou Mahtar Mbow a permis de conceptualiser la culture africaine, c'est à la jeunesse de réécrire la carte linguistique de l'Afrique.

Une orientation qui, selon lui, replace les langues africaines au cœur du système éducatif, démocratique, entre autres.

Son invite traduit ainsi la nécessité de rétablir le lien entre culture et éducation et remettant le patrimoine culturel, c'est-à-dire l'histoire au cœur des programmes académiques. Ce qui remet au goût du jour la question du statut des langues africaines.

Allant dans le même sens, le Dr Marèma Touré Thiam, chef de la section des sciences humaines et sociales au bureau régional de l'UNESCO/Breda à Dakar convoque la personne du Pr Mbow, son identité culture, la façon dont il a incarné ses valeurs pour le donner en exemple à la jeunesse sénégalaise et africaine.

Pour elle, si Amadou Mahtar Mbow a su servir l'UNESCO avec brio c'est parce qu'il n'a jamais renié ce qu'il est et il s'est toujours adossé à ses valeurs

A l'en croire, la conviction du Pr Mbow pour l'égalité des peuples et des cultures a été à l'origine de ses succès et il a toujours lutté pour l'émancipation des peuples par la culture.

Une démarche qui, selon certains observateurs, reflète la quête permanente de diversité et du pluralisme tant prôné par l'initiateur du Nouvel ordre mondial de l'information et de la communication (Nomic).

D'après eux, il faut intégrer dans les programmes d'enseignement à partir du cycle élémentaire des cours sur les valeurs prônées par le Pr Mbow ou organiser des séances de dialogue au niveau des établissements en utilisant le réseau des écoles associées de l'Unesco riche de 11 mille écoles.

Le Dr Marèma Touré Thiam appelle la Fondation Amadou Mahtar Mbow à prendre en charge ce combat culturel avant d'inviter les États africains à utiliser l'histoire générale de l'Afrique dans le système éducatif.

Il sera aussi question, entre autres, de réhabiliter et utiliser les langues nationales, de valoriser la mode de pensée africaine.

Le plaidoyer des intellectuels africains qui ont pris part à ce wébinaire va au-delà de l'espace universitaire. Pour eux l'utilisation et la promotion des langues nationales doit se faire également au niveau des média pour mieux initier les populations.

Ce qui fait dire à Mme Thiam que « nos langues doivent être au cœur du formatage du type de citoyen que nous voulons avoir ».

L'historien sénégalais Mamadou Diouf, Pr à l'université de Columbia à New-York (États-Unis) y ajoute que « la culture détermine l'identité des gens ».

Son homologue historien à l'UCAD, le Pr Babacar Fall a indiqué le rôle joué par l'éducation de base dans l'éducation des peuples et à qui l'ancien directeur général de l'UNESCO accordait une place importante.

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