Tchad: Idriss Deby remplacé par son fils Mahamat Deby à la tête d'un conseil militaire

20 Avril 2021

Coup de tonnerre  à N'Djamena ! L'armée vient d'annoncer à la télévision nationale du pays que l'emblématique Idriss Deby Itno vient de rendre l'âme. Il est mort des suites de blessures reçus sur le champ de bataille. L'homme qui s'était donné le grade d'empereur est remplacé par son fils Mahamat Idriss Deby porté à la tête d'un conseil militaire qu'il va diriger pour 18 mois.

Le Hashtag #Tchad explose ! Les réactions fusent après l'annonce de la mort du président Idriss Deby. L'armée qui a rendu public cette information parle de décès suite à des blessures reçues au front.

Le général Azem Bermandoa Agouna, porte-parole de l'armée, dans un communiqué lu à l'antenne de TV Tchad affirme : « Le président de la République, chef de l'État, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l'intégrité territoriale sur le champ de bataille. C'est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad ».

Une nouvelle qui tombe comme un couperet et met ainsi fin à 31 ans de règne de Deby à la tête du pays.

C'est ainsi la stupéfaction totale du moment que la Commission électorale nationale indépendante du pays a annoncé dans la matinée de ce mardi 20 avril, la réélection de Idriss Deby Itno dès le premier tour de la présidentielle. Des résultats provisoires qui le donnent vainqueur avec 79,32% des suffrages.

Une victoire que l'opposition a vigoureusement contestée en parlant de « résultats programmés ».

Ainsi Deby qui s'était adjugé le titre de maréchal ne débutera pas un sixième mandat à la tête du pays.

Les circonstances de son décès renvoient aux combats qui ont eu lieu samedi dernier, dans le nord du Kanem. Des opérations auxquelles il avait pris part en commandant les troupes au sol face aux insurgés.

Ce 19 avril, le pouvoir assurait que la situation est sous contrôle et que les choses se sont ainsi accélérées dans la capitale tchadienne. Il affirmait que l'offensive, dans les provinces du Tibesti et du Kanem, avait « pris fin ». Mais des combats avaient repris dimanche en fin d'après-midi.

Dans la même foulée, l'armée tchadienne affirmait également avoir tué plus de 300 rebelles, fait 150 prisonniers et perdu cinq militaires dans des combats. Un bilan qu'il va falloir revoir suite au décès du président Deby et certainement d'autres membres de sa sécurité rapprochée.

L'armée prend le pouvoir

L'armée qui a annoncé la mort de l'homme fort de N'Djamena a également fait savoir que le gouvernement ainsi que l'Assemblée nationale sont dissous.

Les hommes de tenue semblent prendre les choses en main. Un conseil militaire est vite mis en place. Il est dirigé Mahamat Idriss Deby, fils du défunt président.

Cet état de fait montre que la page Deby est loin d'être tournée parce que sa dynastie composée en partie de militaires, est toujours aux commandes. Né entre 1983-1984, Deby fils est un officier et homme d'Etat tchadien qui était proche de son père.

Ayant suivi les cours du Groupement des écoles militaires interarmées du Tchad, renseignent certains observateurs, Mahamat Idriss Deby a fait un bref passage au lycée militaire d'Aix-en-Provence.

Dès son retour au pays, poursuivent nos sources, son père le verse dans la Direction générale de service de sécurité des institutions de l'État (DGSSIE), la garde prétorienne du régime.

Selon eux, le nouvel homme fort de N'Djamena a, en mai 2009, participé à la bataille victorieuse d'Am-Dam contre une coalition rebelle menée par Timan Erdimi, dans l'est du Tchad.

Dès 2010, poursuivent-ils, Deby fils reçoit au sein de la DGSSIE le commandement de l'escadron blindé et des gardes du corps.

En 2012, il est ensuite nommé à la tête du groupement numéro 1 de la DGSSIE (sur trois groupements), chargé de la sécurité du palais présidentiel.

A leurs dires, en 2013, il est nommé au poste de commandant en second des Forces armées tchadiennes en intervention au Mali (Fatim), dans le nord du Mali, sous les ordres du général Oumar Bikomo, alors qu'il en serait « le chef officieux ».

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