Le phénomène du vol de bétail est récurrent dans le département de Goudomp. À cause de cette pratique pourtant criminalisée, des éleveurs voient leur bétail décimé. Avec la porosité des frontières entre le Sénégal et la Guinée-Bissau et les pesanteurs sociales, le fléau assaille les populations.
Dans certaines zones du département de Goudomp, les éleveurs souffrent des vols de bétail commis par des délinquants armés. Selon certaines victimes, la Guinée-Bissau serait le repaire des malfaiteurs. Des familles vivent ainsi dans la peur et la crainte de plonger dans une pauvreté extrême. Des vies sont chahutées et des ménages détruits dans cette zone où l'élevage et l'agriculture sont les principales activités. Oumar Fofana a le visage bougon dès qu'il évoque le phénomène du vol de bétail. Il est le président des éleveurs du département de Goudomp. Vêtu d'un pantalon bouffant noir, une canne à la main, il parle des malfaiteurs avec peine, presque gagné par la résignation. « Ils m'ont volé plus de 200 bœufs. Ils sont là parmi nous sans être inquiétés. Récemment, on m'a volé encore 48 autres bêtes. Les chefs de village sont complices parce qu'ils refusent de les dénoncer. Pis, lorsque les voleurs sont arrêtés, ils sont vite libérés. Personnellement, les malfrats qui viennent de la Guinée-Bissau m'exaspèrent moins que ceux vivant parmi nous ».
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