La vie est sacrée. Mais elle tend à devenir (presque) banale avec les meurtres et assassinats qui rythment notre quotidien. La bagarre ayant opposé deux talibés et viré au drame, il y a quelques jours, est passée presque inaperçue. Du moins, elle n'a pas été aussi médiatisée. Au cours d'une altercation à Grand Yoff, le 24 avril dernier, A.D (13 ans) a asséné un violent coup à Al. D (12 ans) qui est décédé sur le coup. Le présumé meurtrier voulait délester un autre talibé âgé de 8 ans de sa quête journalière ; d'où l'intervention de la victime. Une bagarre a éclaté entre les deux enfants et le pire n'a pu être évité.
Les premiers éléments de l'enquête précisent que les protagonistes sont des «talibés errants». Mais le plus révoltant, c'est que ces innocents n'ont aucune attache, ne sont sous aucune tutelle à Dakar. À leur arrivée dans la capitale, ils étaient logés dans un daara et aujourd'hui, n'étant dans aucune école coranique, ils sont, par la force des choses, devenus des «talibés errants». Ce glissement sémantique semble n'émouvoir personne. Au contraire, il montre toutes les contraintes relatives au retrait des enfants (talibés) de la rue.
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