Alors que l'ancien DG de la radiotélévision publique camerounaise comparaissait jeudi pour la 67e fois devant le tribunal, deux avocats français qui viennent de rejoindre l'équipe de défense du journaliste ont apporté de nouvelles preuves démontrant la vacuité des accusations portées contre lui. Reporters sans frontières (RSF) exhorte les autorités camerounaises à mettre fin à la cabale judiciaire contre ce journaliste en le remettant en liberté.
Les audiences se succèdent et la procédure s'enlise. Détenu depuis près de 5 ans sans avoir été jugé, du jamais vu pour un journaliste camerounais, Amadou Vamoulké comparaissait pour la 67e fois devant le tribunal criminel spécial (TCS) de Yaoundé jeudi 27 mai. Une nouvelle audience marquée par l'arrivée de Benjamin Chouai et Fabrice Epstein, deux avocats français, venus renforcer l'équipe de défense de l'ancien directeur général de la CRTV, la radiotélévision publique camerounaise. Les deux conseils ont notamment pu déposer auprès du TCS, quatre jugements rendus en France contre le pseudo expert comptable camerounais, chargé d'auditer la gestion de la CRTV sous la direction d'Amadou Vamoulké entre 2005 et 2016. Ces pièces révèlent notamment la mise en liquidation judiciaire de sa société en France et viennent jeter le discrédit sur sa légitimité et ses compétences pour réaliser l'audit comptable de l'une des plus grandes entreprises publiques dans son pays. Or, son rapport est à ce jour le seul et unique élément sur lequel l'accusation fonde une grande partie des procédures lancées contre le journaliste camerounais, accusé d'avoir détourné plusieurs millions d'euros du trésor public pour le seul compte de la CRTV.
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