Tunisie: Le pays en très mauvaise santé

14 Juin 2021

La santé en Tunisie continue à errer dans les méandres d'une corruption institutionnalisée, sous les bons auspices des autorités et notamment d'un ex-ministre en permanence à moitié endormi, s'assoupissant régulièrement lors de la courte entrevue accordée comme pour vous signifier son indifférence absolue à votre monologue malgré toute la gravité des faits rapportés, faits mettant en relief la piètre gouvernance qui règne au sein des institutions publiques de santé, minées par des réseaux très élaborés de malversation impliquant des hauts cadres médicaux, paramédicaux et administratifs.

Du chef de service imposteur et ingrat, délibérément promu à l'âge de 70 ans et vraisemblablement jusqu'à la fin de ses jours au poste de directeur d'une importante institution publique, comme pour le remercier de sa gestion calamiteuse d'un prestigieux service hospitalier réduit en quelques années à l'état de ruine (copinage oblige ! «les copains d'abord», dirait Georges Brassens, l'intérêt national attendra !), en passant par une activité privée complémentaire (APC) symbole de corruption sous toutes ses formes et de dilapidation des deniers publics (n'est-ce pas Monsieur l'ancien chef de cabinet du ministre de la Santé en 2017 et actuel chef du gouvernement !), volontairement occultée, voire encouragée par toutes les parties concernées pourtant parfaitement informées sur l'ampleur du désastre, jusqu'à la complicité de hauts cadres administratifs aussi bien locaux, cumulant sans aucune vergogne plusieurs postes aussi importants les uns que les autres comme pour décupler leur incompétence déjà prouvée et faire régner le chaos au sein de ces institutions, que gouvernementaux, guidés par des décisions partisanes d'une ineptie inégalable, sacrifiant impitoyablement l'intérêt national sur l'autel d'un aveugle égocentrisme et confiant l'avenir de la santé du citoyen tunisien entre les mains de ploucs dont la carrière n'a rien de glorieux et dont l'incompétence est criante ; la nomination immonde, même en temps qu'intérimaire, à la tête d'un des plus prestigieux service de médecine que le pays ait connu d'un accro invétéré à l'APC, passant le reste de son temps dans des réunions d'un conseil municipal dont il est membre depuis plusieurs années, le décès tragique d'un jeune résident en chirurgie au fond d'une cage d'ascenseur, le bal des chiens errants qui ont élu domicile depuis quelques années dans un grand nombre d'établissements publics de santé et non des moindres (EPS Charles-Nicolle en tête) avec tout le danger et le climat d'insécurité qu'ils font régner en leur sein, la circulation automobile incessante et incontrôlée à l'intérieur de ces structures étrangement apparentée à celle observée en plein centre-ville aux heures de pointe avec toute la pollution sonore et environnementale engendrée, les ordures amassées çà et là avec tout le cortège de moustiques, d'odeurs nauséabondes et de dangers de contamination (Covid-19 compris) qui les accompagnent, notamment durant les jours de canicule, enfin les repas d'une qualité exécrable, souvent refusés par les malades qui préfèrent rester sur leur faim, acheminés aux différents services dans des récipients le plus souvent non couverts, les mêmes depuis plusieurs années, sont des exemples non exhaustifs de l'extrême médiocrité de la gouvernance de ces institutions (par la nomination scandaleuse de directeurs et directrices... incompétents et corrompus), des conditions de séjour et de la qualité des prestations au sein de ces structures publiques de santé, qui portent profondément atteinte à la dignité même du citoyen tunisien.

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