Professionnels de tous les médias, avons-nous failli à notre devoir ? Si la crise est telle dans le pays, n'en sommes-nous pas en partie responsables ? Dix ans après les libertés acquises d'expression et d'opinion, les droits qui fondent la liberté de la presse, les journalistes tunisiens non réunis dans une structure professionnelle qui les représente n'ont manifestement pas réussi à s'acquitter de leurs missions, telles que stipulées dans la Charte mondiale d'éthique des journalistes. Une situation lourde de conséquences et un cruel constat d'échec, partagé par Pr Larbi Chouikha. Il en explique dans cet entretien les causes multifactorielles. Professeur de l'enseignement supérieur à l'Institut de presse et des sciences de l'information, Larbi Chouikha est ex-membre de l'Instance supérieure indépendante pour les élections, chargé de la communication et des médias. Ex-membre de l'Instance nationale indépendante pour la réforme de l'information et de la communication qui fut chargée de proposer les premières réformes des médias. Auteur d'ouvrages dont La difficile transformation des médias : Des années de l'indépendance à la veille des élections de 2014, ainsi que de nombreux articles scientifiques portant sur l'état des médias et des évolutions politiques en Tunisie depuis 1990.
Dix ans après leur adoption, les textes juridiques qui consacrent la liberté d'information et d'expression n'ont pu entraîner les réformes nécessaires, pour quelles raisons ?
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