L’affacturage, qui est une technique de gestion financière permettant à une entreprise de rendre liquides ses créances et de récupérer de la trésorerie, peut constituer une solution alternative et complémentaire au financement, en particulier pour les PME et PMI.
Cette conviction est du Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
Tiémoko Meyliet Koné l’a fait savoir à l’ouverture officielle, ce mardi 13 juillet, de la série de wébinaires conjoints BCEAO-AFREXIMBANK-FCI sur le thème « affacturage et financement des créances en Afrique ».
De ce point de vue, constate le Gouverneur de la BCEAO, l'affacturage est une opportunité qui n’est pas encore exploitée de façon optimale par les entreprises africaines.
En effet, selon FCI, cite M. Koné, le continent africain ne représente que 0,9% du chiffre d’affaires mondial de l’activité d’affacturage sur les cinq dernières années.
Sur cette même lancée, le patron de l’institut d’émission confie que cette proportion est encore bien plus faible pour les pays de l'UEMOA.
A l’en croire, le montant des ressources accordées au titre de l’activité d’affacturage dans notre espace communautaire représente à peine 0,4% du volume global des crédits bancaires.
C’est pour cette raison que la Banque Centrale a décidé de déployer une stratégie de promotion de l’affacturage dans la zone UEMOA.
Une Loi uniforme destinée à encadrer les opérations d’affacturage
A travers la série de wébinaires sur l’affacturage, la BCEAO réitère son statut de banque centrale engagée dans la mise en place d’un environnement plus propice au développement du financement des activités économiques et, plus spécifiquement, à celui des PME.
C’est dans cette dynamique qu’elle a fait adopter une loi uniforme destinée à encadrer les opérations d’affacturage et d’en préciser les principales modalités.
Selon le Gouverneur de la BCEAO, cette loi confirme notamment que dans les Etats de l’UEMOA, l’affacturage est une opération de crédit et de ce fait, relève de la compétence exclusive des établissements de crédit.
Toutefois, et pour permettre de toucher un plus grand nombre d'entreprises, précise Tiémoko Meyliet Koné, la nouvelle loi a ouvert l'exercice de l’activité d’affacturage aux institutions de microfinance.
Sur cette lancée, M. Peter Mulroy, secrétaire général de FCI dessine un avenir prometteur de l’affacturage en Afrique dans un contexte de relance économique avec des taux de croissance positif annoncés.
Pour Mme Kanayo Awanie, présidente de la section Afrique de Afreximbank, l’affacturage peut aider les PME innovatrices à croitre, soutenir la transformation et leur développement en Afrique.
L’affacturage est une alternative pour atteindre les sources de financement externes disponibles
Saluant les bons débuts de l’affacturage dans des pays africains comme l’Afrique du sud, la Tunisie, Mme Awanie juge motivant les tendances observées au Nigéria, Sénégal, Cameroun, et autres pays où une émergence de l’activité est notée ces dernières années.
A son avis, l’Afrique a besoin de bâtir sur les facteurs d’affacturage en levant les barrières.
Elle pense que le commerce intra africain peut être un moyen de développer l’affacturage. Ce qui, à son avis, va permettre de soutenir les PME-PMI.
Elle invite à poursuivre la promotion de l’affacturage en développant des lois y afférentes et le renforcement de capacité des acteurs.
Mme Awanie se félicite de l’émergence de lois nationales au niveau de l’Afrique.