Ce que démontre l'affaire « Pegasus », autrement dit l'espionnage de grande ampleur organisé par certains Etats via la prise de contrôle des téléphones portables de hautes personnalités et de journalistes, est bien le fait que les nouvelles technologies dont on attendait de grands progrès ouvrent simultanément la voie à tous les abus, à toutes les atteintes à la liberté individuelle ou collective et, pourquoi ne pas le dire clairement, à tous les crimes que commettent ou veulent commettre certains Etats. Détaillé jour après jour depuis une semaine par les grands médias, ce scandale planétaire fait apparaître de façon accablante les failles qui accompagnent les avancées techniques et scientifiques dont l'humanité dans son ensemble pensait profiter à brève échéance. Il lance, de ce fait, un cri d'alarme mondial que personne ne peut ignorer.
Le problème, dira-t-on, n'est pas nouveau même si les spécialistes du renseignement tiraient depuis des années la sonnette d'alarme à propos des menaces que porte en elle l'explosion des nouvelles technologies de la communication. Mais, il a pris en quelques heures une dimension que personne n'imaginait et que les responsables du système Pegasus - la société NSO Group très proche des services de renseignement de l'Etat israélien - n'avaient certainement pas prévue, encore moins préparée. D'où la crise diplomatique qui débute et qui pourrait susciter de très vives tensions entre des pays dont jusqu'à présent les relations étaient proches, voire même amicales.
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