Triste anniversaire de cette soirée où le vraquier japonais battant pavillon panaméen s'est échoué sur les récifs à Pointe-d'Esny. Après 12 jours d'inactivité alors qu'il se dégrade au contact de l'eau salée, la pire catastrophe écologique de notre histoire du pays s'abat sur le littoral sud-est. Douze jours plus tard, environ 1000 tonnes métriques de fioul qui se déversent dans le lagon déclenchent une course contre la montre. Récit d'un naufrage qui restera dans les annales l'un des pires accidents maritimes sur nos côtes.
Il est 19 h 10, le 25 juillet 2020. La nuit tombe sur Pointe-d'Esny et les lumières s'allument dans les campements qui jalonnent le rivage. Pour certains, il est presque l'heure de passer à table en ce samedi frisquet. Pour d'autres, cela devait être une de ces soirées où l'on débouche un bon cru en se laissant bercer par le bruit des vagues. À cette heure, personne ne se doute de ce qui va se passer dans les minutes qui suivent. Un mastodonte de 300 mètres de long avec 207 tonnes métriques de diesel et 90 tonnes métriques de lubrifiants et 3 894 tonnes métriques de Very Low Sulphur Oil (VLSO) se trouve à six milles nautiques de Mahébourg. Il s'approche dangereusement des côtes.
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