Les grands oubliés de cette crise, ce sont bien les artistes. Tout un secteur est à l'arrêt face au silence assourdissant de l'Etat. Divers festivals, dont principalement ceux de Carthage et de Hammamet, étaient la planche de salut pendant l'été pour de nombreux artistes tunisiens programmés, pourtant ils ont tous rimé avec suspension, report et annulation. Le problème n'est pas la crise sanitaire, il remonte même à bien loin ...
Leïla Toubel, comédienne : «Nous vivons un changement global à la racine en Tunisie. Je considère que l'annulation de tous les festivals cette année ne peut pas sortir du contexte général et spécifiquement politique : cette politique qui laisse les artistes pour compte. Il y a une sorte de non-considération de l'artiste. Pourquoi ? Parce que dès le début de la crise sanitaire, le secteur de l'art et de la culture était le premier à subir de plein fouet ce revers et à mettre les clés sous le paillasson. Les premières manifestations ont été annulées depuis mars 2020. Ensuite, il y a eu résistance et maintien de quelques manifestations puis, rebelote... On ne peut pas parler aujourd'hui de l'annonce de l'annulation du festival de Carthage et de Hammamet sans évoquer une politique qui a essayé par tous les moyens de massacrer et de détruire ce secteur artistique depuis déjà longtemps. Au bout de 10 ans, le covid-19 a été le cadeau tombé du ciel pour anéantir complètement ce secteur, qui reste important, vital aux yeux de toutes celles et ceux qui croient en la culture.
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