Le 18 septembre 2001, le président Érythréen Issaias Afeworki profitait de la sidération provoquée par les attentats du 11 septembre pour transformer son pays en dictature et interdire tous les médias indépendants du pays. Vingt ans plus tard, l'Erythrée demeure un trou noir de l'information. Reporters sans frontières (RSF) demande la libération des journalistes détenus et appelle les pays partenaires de l'Erythrée à faire pression sur le régime d'Asmara pour mettre fin à deux décennies de chape de plomb sur l'information.
"Tous les journaux sont interdits, vous n'avez pas entendu la radio?" Lorsque Tedros Abraham Tsegay descend chercher Setit, le journal pour lequel il écrit depuis un an et demi, l'un des plus renommés d'Erythrée, la vendeuse lui fait comprendre que cette édition du 18 septembre 2001 à laquelle il a contribué pourrait bien être la dernière. A l'aube, un communiqué a été lu à la radio nationale. Tous les médias indépendants sont désormais interdits. Les responsables politiques qui ont signé une tribune appelant à la mise en œuvre de réformes démocratiques publiée par Setit trois mois plus tôt sont déjà recherchés. Et les journalistes suivront. Lorsque Tedros arrive à la rédaction du journal ce matin-là, la police est déjà sur place. Il n'y remettra plus jamais les pieds.
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