Greenpeace a-t-elle vu juste en déplaçant le bataille de l'opinion jusqu'aux confins de la Manche ? Apparemment, oui, si l'on se fie aux réactions des autorités des pays africains, qui, habituellement, n'ont cure des protestations de la Société civile, des défenseurs de la mer et autres lanceurs d'alerte. Les communautés de pêcheurs ouest-africains sont de plus en plus impactées par ce commerce inéquitable qui profite aux grands industriels de la farine et de l'huile de poisson. Au cœur du combat, la présence de plus en plus active de sociétés de fabrication d'huile et de farine de poisson pour les animaux de compagnie, l'élevage et l'aquaculture des pays d'Europe et d'Asie, laissant derrière elles, des populations autochtones qui ne voient même plus « la queue » du poisson.
A bord d'un canot, des activistes de Greenpeace (Rainbow Warriors) sont allés à l'abordage d'un bateau transportant de l'huile de poisson provenant d'Afrique de l'Ouest. Aujourd'hui, elles sont plus de 50 usines à produire de l'huile et de la farine de poisson, au Sénégal, en Mauritanie et en Gambie. En ce qui concerne la Gambie, selon BBC Afrique, « une usine en Gambie absorbe à, elle seule, plus de 7 500 tonnes de poisson par an, principalement une espèce locale d'alose appelée bonga - un poisson argenté d'environ 25 cm de long ».
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