Afrique: Une industrie régionale de batteries et véhicules électriques à partir de la RDC

Natalija Gormalova/AP for C40
(Photo d'archives) - C40 et Bloomberg Philanthropies ont annoncé les sept lauréats des C40 Cities Bloomberg Philanthropies Awards 2019 lors du C40 World Mayors Summit à Copenhague. Le prix pour « L'avenir que nous voulons engage tous les citoyens » a été décerné à Accra, au Ghana, pour son expansion de la collecte des déchets informels.
18 Novembre 2021

Développer une industrie régionale de batteries et véhicules électriques à partir de la République démocratique du Congo (Rdc). C’est une ambition africaine exprimée pour tirer profit d’un marché de 7.7 trillions de dollars. Elle sera matérialisée à travers le DRC-Africa Business Forum prévu les 24 au 25 novembre 2021 sous le thème « Développer une chaîne de valeur industrielle autour de l'industrie des batteries électriques et un marché des véhicules électriques et d'énergies propres ».

Les germes d’une industrie de batteries électriques et un marché des véhicules électriques et d'énergies propres en Afrique se dessinent.

Une étude menée par Bloomberg démontre que la République démocratique du Congo (Rdc) est l’endroit le plus compétitif pour réussir un tel pari et tirer profit d’un pactole de 7.7 trillions de dollars.

Un marché qui sera bénéfique à tous les pays africains détenteurs de ressources nécessaires pour la fabrication de batteries électriques. Ce qui va permettre de faire émerger une chaine de valeur régionale mais aussi mettre en branle la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

Les défis qui restent à surmonter c’est la volonté des politiques des autorités de la RDC ainsi que les pays qui seront mis à contribution mais aussi un climat des affaires propices à l’investissement.

Cette ambition sera au cœur du DRC-Africa Business Forum que le gouvernement de la RDC à travers le ministère de l'Industrie en collaboration avec la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (Cea), Afreximbank, la Banque africaine de développement (Bad), l'Arica Finance Corporation (Afc), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), la Facilité africaine de soutien juridique (Alsf) et le Pacte mondial des Nations Unies organise les 24 au 25 novembre 2021.

La réflexion est ainsi convoquée autour du thème « Développer une chaîne de valeur industrielle autour de l'industrie des batteries électriques et un marché des véhicules électriques et d'énergies propres ».

En conférence de presse virtuelle tenue ce jeudi 18 novembre, Mme Vera Songwe, Secrétaire exécutif estime que l’Afrique est en train de réaliser le début d’une nouvelle étape qui cherche à voir comment diversifier l’économie régionale à travers celle de la RD Congo.

« Nous répondons à un impératif de créer des emplois, augmenter la valeur ajoutée à travers l’industrie des batteries électriques, voir comment mettre en contribution la RDC et ses pays limitrophes ».

Pour elle, dans un contexte de relance économique post Covid-19, cette option est une manière de développer une chaine de valeur régionale traduisant les aspirations de la Zone de libre-échange continentale africaine. « Pour sortir de la crise, il faut passer par la ZLECAF ».

C’est ainsi que les futures installations la RDC auront besoin des contributions du port de l’Angola, ou les ressources minéralières d’autres pays de la région.

Vera Songwe fait savoir que l'un des principaux objectifs de l'événement est d'aider à changer le sort des Congolais et des ressortissants d'autres pays africains en ajoutant plus de valeur à leurs ressources minières utilisées pour les batteries, notamment le cobalt, le cuivre, le lithium, le manganèse, le nickel et le graphite.

Ceci, afin de profiter de la transition mondiale vers les énergies vertes, l'utilisation de l'électricité dans les systèmes de transport et la décarbonation  rapide. L'ambition d'éliminer totalement les émissions de gaz à  effet de serre à l'horizon 2050 en fait une tâche urgente.

Le ministre de l’industrie de la RDC, M. Julien Palukou estime que c’est une opportunité offerte au chef de l’Etat de la RDC, Félix Tshisekedi, président en exercice de l’Union africaine qui veut prendre le leadership dans ce domaine du moment que le pays dispose de 25 millions de réserve de cobalt, la plus grande réserve de lithium au monde avec des millions de tonnes.

Pour lui, l’avènement de ces grands marchés de batteries et voitures électriques sera bénéfique pour la RDC qui a longtemps exporté ses ressources minières sans voir les retombées sur son économie alors que les réserves sont estimées à des centaines de millions de dollars.

Et il s’agit, à son avis, de s’inscrire dans la dynamique de transition énergétique et écologique comme recommandé lors de la COP 26 à Glasgow pour lutter contre le réchauffement climatique.

A l’en croire, la RDC va mettre à contribution tous ses atouts dont la force de frappe de la GECAMINES mais aussi les capacités de production énergétique de la Inga 3 qui peut fournir entre 11 mille et 23 mille mégawatt et avec une possibilité d’aller jusqu’à 40 mille mégawatt.

M. Palukou juge ce projet utile du moment que la demande à travers la voiture électrique est une évidence au niveau mondiale où elle est à 145 millions et 250 millions à travers le monde.

Ce qui, selon le ministre de l’industrie de la RDC, fera un marché de 10 mille milliards de dollars que l’Afrique ne devra pas laisser entre les mains des autres continents.

M. Apedro, l’un des panélistes, abonde dans le même sens. Pour lui ce  forum de Kinshasa va permettre de démontrer la complémentarité des ressources africaines pour développer la chaine de valeur régionale. Pour lui, le forum ouvre des perspectives vers le déploiement des énergies renouvelables à grande échelle.

Pour le Dr Sidi Ould Tah, CEO de la Banque arabe pour le développement de l’Afrique (Badea), le projet de développement d’une industrie de batteries électriques devrait pouvoir débuter dans les trois prochaines années parce que la mobilisation de ressources ne saura souffrir d’aucune contrainte vue l’engagement des partenaires techniques et financiers.

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