Ouganda: Face au terrorisme, Yoweri Museveni devra trouver le ton

Les troupes de l'armée gouvernementale de la RDC ( FARDC).
19 Novembre 2021

Le président ougandais doit s'adresser à la nation ce samedi, alors que le double attentat de Kampala pose beaucoup de questions.

Le Burundi est plongé dans l'inquiétude après la double explosion au cœur de la capitale Kampala, l'une près d'un poste de la police et l'autre à proximité du Parlement le mardi 16 novembre. Trois kamikazes ont perpétré ces attaques qui ont fait quatre morts. Les services de sécurité ont indiqué avoir neutralisé plusieurs suspects. Mais cela n'empêche pas les Ougandais d'émettre des doutes.

Certains Ougandais ne sont pas convaincus par la stratégie de leurs services de sécurité, qui auraient pu ne pas éliminer les suspects pour en savoir plus sur leurs projets.

La plupart des interrogations se concentrent en effet sur la mort d'un suspect qui aurait auparavant donné des informations ayant permis de remonter au réseau suspecté d'avoir planifié les explosions.

Joseph Bikanda coordonne le Réseau panafricain des défenseurs des droits de l'homme, basé en Ouganda. Pour lui, "la mort de ce présumé terroriste pose beaucoup de questions : est-ce que c'est vrai qu'il a été touché par son explosif, comme l'ont dit les services de sécurité ? Est-ce qu'il a subi des exactions ou a-t-il succombé sous la torture ? Nous pensons qu'une enquête s'impose pour garantir l'honorabilité des services de sécurité".

Yoweri Museveni doit revoir son discours

Les services de sécurité ont encore annoncé ce jeudi (18.11) que des agents du contre-terrorisme avaient tué quatre suspects qui tentaient de rejoindre la RDC. Un cinquième homme, identifié comme Sheikh Abas Muhamed Kirevu, a été tué près de Kampala en tentant d'échapper à son arrestation. Une vingtaine de personnes seraient interpellées dans le cadre de l'enquête.

C'est la première fois que l'Ouganda enregistre des attaques commises par des kamikazes locaux. C'est dans ce contexte que le président Yoweri Museveni va s'adresser à la nation ce samedi (20.11). Son discours était prévu de longue date afin de faire le point sur la situation sanitaire dans le pays.

Mais selon Joseph Bikanda, cette intervention sera sans doute dominée par la double explosion de mardi. "L'annonce du président sera beaucoup plus portée sur la situation sécuritaire et la réponse qui a suivi le double attentat. Nous espérons seulement que les mesures qui seront prises ne vont pas affecter l'espace civique, la liberté d'expression voire certains opposants", explique le militant des droits de l'homme.

La police ougandaise attribue les attaques à un "groupe local lié aux ADF", les Forces démocratiques alliées. Une rébellion née en Ouganda et active depuis 25 ans dans l'est de la RDC voisine. Ce groupe est considéré par les Etats-Unis comme une filiale de l'Etat islamique.

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