« Longtemps, nous avons exporté des matières premières brutes, sans avoir de retombées véritables sur nos économies. Le temps est venu de passer à la transformation et de faire du continent africain un pôle de développement des batteries et véhicules électriques », a déclaré, jeudi, le ministre de l'Industrie et des Mines de la République démocratique du Congo, Julien Paluku.
Le ministre s'exprimait lors d'une pré-conférence de presse virtuelle co-animée par Mme Vera Songwe, sous-secrétaire générale des Nations unies et 9e secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, dans le cadre des préparatifs du « DRC - Africa Business Forum ». L'évènement se tiendra les 24 et 25 novembre prochains, à Kinshasa sur le thème : « Développer une chaîne de valeur industrielle autour de l'industrie des batteries électriques et un marché des véhicules électriques et d'énergies propres ». La Banque africaine de développement est partie prenante à ce forum d'affaires.
« Au nom du président de la République, S.E.M. Félix Tshisekedi, nous sommes heureux d'accueillir cet événement, qui va nous permettre de prouver que l'Afrique peut monter ses propres usines de batteries électriques et qu'elle peut aussi exploiter ses ressources naturelles autrement » a souligné Julien Paluku, avant d'ajouter : « Nous avons suffisamment de cobalt (50% des réserves mondiales) et de lithium (plus grande réserve au monde). »
« Les études de Bloomberg ont démontré qu'investir dans les batteries et voitures électriques en République démocratique du Congo coûtait trois fois moins cher qu'aux États-Unis et en Chine, et deux fois moins qu'en Pologne. La RDC est donc la meilleure destination. Le gouvernement a mis en place un plan directeur d'industrialisation. », a-t-il poursuivi.
Pour Mme Vera Songwe, le projet appelle à une mobilisation de tous les pays du continent. « Ce forum, nous l'espérons, sera un tournant pour la RD Congo et l'Afrique. Il s'intègre parfaitement dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour assurer une valeur ajoutée aux produits et augmenter les échanges commerciaux entre pays africains. Nous aurons besoin de l'Angola, du Burundi, de Madagascar et de toute l'Afrique. »
« Nous devons échanger entre nous, Africains, avant d'exporter nos produits », a-t-elle recommandé, invitant à un environnement des affaires approprié. « L'Afrique peut se diversifier. Elle peut jouer un rôle important dans la lutte contre le changement climatique. Si le projet est réussi en RDC, nous l'exporterons vers d'autres parties du continent », a-t-elle ajouté.
Le directeur général adjoint de la Banque africaine de développement pour l'Afrique centrale, M. Solomane Koné, a réitéré l'engagement et l'implication de l'institution « dans ce processus louable pour organiser ce forum qui entre dans le cadre du mandat du Groupe de la Banque de promouvoir notamment l'intégration continentale et régionale et l'industrialisation. Nous apporterons l'appui nécessaire pour l'aboutissement de cette initiative majeure, y compris l'assistance technique, les investissements et le renforcement des capacités des différents acteurs », a-t-il souligné.
« L'intégration économique est importante et nous sommes engagés à la promouvoir, notamment à travers les chaînes de valeur régionales. L'industrialisation est essentielle pour créer des emplois, importants pour les jeunes et les femmes. Il nous faut améliorer la qualité de la vie dans tous les pays impliqués dans ce projet. Nous espérons que des contrats seront signés à l'issue du Forum. », a affirmé M. Koné.
Le « DRC - Africa Business Forum » est organisé par le Ministère de l'Industrie congolais, en partenariat avec la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, la Banque africaine de développement, Afreximbank, l'Africa Finance Corporation, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, le Centre africain de ressources naturelles et la Facilité africaine de soutien juridique ainsi que le Pacte mondial des Nations unies.
Le forum entend apporter des solutions pour améliorer les conditions de vie des Africains en développant des chaînes de valeur liées aux ressources minières utilisées dans les batteries électriques (cobalt, cuivre, lithium, manganèse, nickel, graphite). Un moyen de tirer parti de la transition mondiale vers les énergies vertes, l'utilisation de l'électricité dans les systèmes de transport et la décarbonation des économies.
Contact:
Alexis Adélé, Département de la communication et des relations extérieures, Banque africaine de développement, courriel a.adele@afdb.org