Ekondo Titi hier 24 novembre 2021 ! Comme Kumba le 24 octobre de l'année dernière. Une fois de plus, d'innocents enfants pris pour cibles par ceux qui désormais, sans scrupule, ont choisi de distiller la mort à tout va.
Le crime de ces jeunes Camerounais dont on ne parlera désormais plus qu'au passé, est d'avoir cherché à accéder à l'un des droits fondamentaux reconnu à l'être humain : le droit à l'éducation. La faute à des obscurantistes sans foi ni loi qui ne savent peut-être pas que l'école est un lieu sacré au même titre que les lieux de culte. Qu'ont donc pu faire ces jeunes gens pour mériter un tel destin ? Et quelle est l'erreur commise par cette enseignante qui essayait tout simplement de les aider dans la quête de ce savoir qui aurait pu leur permettre d'intégrer facilement la société et ne pas devenir comme ces parias qui s'attaquent, armes aux poings, à des établissements scolaires ?
Les actes de barbarie posés par ces personnes à Kumba et hier à Ekondo Titi visent simplement à briser la dynamique observée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis bientôt deux ans avec la reprise de l'école. L'objectif ici étant de décourager les parents d'envoyer leurs enfants à l'école. Ils peuvent être rassurés, cette dynamique est loin de s'arrêter face à des parents et à une Nation qui continuent de montrer leur détermination à aller de l'avant. Même s'il est difficile de comprendre cet acharnement contre l'école depuis le début de la crise dans ces deux régions.
S'attaquer à l'institution qu'est l'école, comme cela se fait depuis le début de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest est intolérable. Des incendies des édifices appelés à accueillir ces jeunes Camerounais au départ, on est passé à des attaques armées contre leurs occupants. Lorsque les établissements scolaires ne deviennent simplement par des bases de ces généraux fantoches.
Sept morts à Kumba en octobre 2020, et quatre hier à Ekondo Titi. Voilà le triste bilan affiché par ces bandes armées. Compte non tenu des personnes blessées dans ces attaques. Ces actes sont la traduction de ce que ces hors-la-loi ont décidé de franchir la ligne rouge en s'attaquant à l'avenir du Cameroun : sa jeunesse. Ces actes barbares appellent au moins deux enseignements majeurs : d'une part, l'Etat qui a le monopole de la force publique sur son territoire doit continuer à traquer sans relâche ces criminels.
D'autre part, il est important que les populations comprennent qu'elles ont un rôle important à jouer dans la restauration d'une paix définitive sur le terrain, car ceux qui posent ces actes ignobles sont parfois connus pour être des individus qui ne sont pas étrangers à ces terroirs. Les morts innocents enregistrés hier à Ekondo-Titi dans le département du Ndian, région du Sud-Ouest, doivent rappeler à la conscience collective que ce sont les bases de l'avenir de la Nation camerounaise qui sont en train d'être menacées. Il est donc urgent que ces actes de barbarie contre l'école s'arrêtent, afin que celle-ci retrouve son caractère sacré.