La République Démocratique du Congo (Rdc) va développer une industrie des batteries en lithium et impulser une chaine de valeur régionale. Des engagements fermes sont signés mais le pays devra surmonter l’obstacle main d’œuvre qualifiée pour espérer à l’avenir capter une partie des 8.000 milliards de dollars de revenus qu’offre le marchés des véhicules électriques à l’horizon 2025 et 46000 milliards d’ici 2050.
(Envoyé spécial à Kinshasa) – La République Démocratique du Congo (Rdc) a enregistré des engagements fermes d’acteurs clés pour le développement d’une industrie de fabrication de batteries électriques.
Le pays veut capter une partie des 8000 milliards de dollars de revenus issus de la vente des véhicules électronique à l’horizon 2025 et 46.000 milliards d’ici 2050.
Un objectif qui, selon beaucoup de spécialistes, peut être atteint dans la mesure où la RDC possède plus de 25 millions de tonnes de cobalt identifiées dans son sous-sol, soit deux tiers des réserves mondiales identifiées.
Ainsi, le pays veut encourager la transformation des ressources minérales africaines sur le continent afin d’accroître la part de l’Afrique dans la chaine de valeur des batteries et voitures électriques dont le marché est estimé à plus de 7000 milliards de dollars.
Une étude de l’agence internationale Bloomberg présentée à l’ouverture officielle de RDC-Afrique Business Forum 2021démontre « qu'investir en RDC coûte à l'investisseur 39 millions de dollars, alors qu'aux États-Unis le même investissement coûte 117 millions de dollars ».
L’objectif de devenir hub dans l’industrie de batteries électriques est ambitieux mais le pays risque de se confronter à l’obstacle disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée capable de mettre en œuvre ce projet d’industrialisation.
Pour les cinq premières années, la RDC devra faire recours à l’expertise internationale. La confidence a été faite lors du panel « Compétences pour le développement des batteries en RDC » que Rawbank a organisé ce jeudi 25 novembre à Kinshasa dans le cadre de RDC-Afrique Business Forum 2021 que la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (Cea) co-organise les 24 et 25 novembre 2021 avec le gouvernement de la RDC.
Face à cette équation, M. Mustapha Rawji, directeur général de Rawbank annonce que la banque qu’il manage va investir dans ce domaine pour aider au développement d’instituts supérieurs de formation.
Pour la plupart des acteurs ayant pris part à ce panel modéré par M. Jean-Marc Kilolo, Économiste au Bureau sous-régional pour l'Afrique Centrale de la CEA, investir dans la formation est un impératif pour réaliser cette ambition déclinée par la RDC.
Dans cette dynamique, certains spécialistes estiment qu’il faut beaucoup communiquer afin de sensibiliser les jeunes sur les révolutions attendues dans les prochaines années ainsi que le potentiel d’emplois qui s’offre à eux.
Le Doyen de la faculté de polytechnique de l’Université de Lubumbashi, pour sa part, pense qu’il faut essayer de rendre attractif les facultés compétentes pour orienter plus de jeunes dans les filières de formation de la main d’œuvre destinée à travailler pour l’industrie en question.
Selon lui, les autorités et le secteur privé doivent œuvrer pour une adéquation entre la formation et l’emploi. Ce qui, à son avis, va permettre de soutenir l’émancipation des compétences.
C’est ainsi que la création d’une école de formation professionnelle a été annoncée pour former les jeunes dans des domaines comme la mécanique, les mines, la métallurgie, entre autres.
Un projet qui, à en croire un des intervenants, va engranger la création de 2000 emplois dont 500 directs pour les premières années.
Ce qui fait dire à l’un des représentants du ministère de l’industrie de la RD Congo que l’atteinte des objectifs en termes de formation d’une main d’œuvre qualifiée nécessite également l’implication des banques pour faciliter la mobilisation de ressources nécessaire pour ça.