Sénégal: Le solde global de la balance des paiements est ressorti déficitaire de 91,5 milliards en 2020, selon la Bceao

Abdoulaye Daouda Diallo, Ministre des Finances et du Budget du Sénégal à l'occasion de la cérémonie de présentation du rapport de la première notation en monnaie locale de l'état du Sénégal tenue, le jeudi 30 Septembre 2021
23 Décembre 2021

L'impact de la pandémie à Covid-19 a été fortement ressenti au niveau des comptes extérieurs du Sénégal. Le solde global de la balance des paiements est naturellement ressorti déficitaire de 91,5 milliards en 2020, contre un excédent de 145,9 milliards en 2019.

L'information est du Directeur National de la BCEAO pour le Sénégal..M. Ahmadou Al Aminou Lo se prononçait à l'ouverture, ce jeudi 23 décembre 2021 par visio-conférence, de la 14e journée de diffusion des comptes extérieurs du Sénégal au titre de l'exercice 2020.

Selon lui, le solde négatif de la balance des transactions courantes s'est creusé, mais dans le contexte d'une dynamique d'investissements productifs dans le secteur pétrolier et gazier qui augure une forte baisse attendue au cours des prochaines années.

A l'en croire, les comptes extérieurs ont été particulièrement résilients au regard des évolutions relatives à, entre autres, un recul moins prononcé des exportations relativement aux importations ; des envois de fonds de migrants en quasi-stabilité à 9,9% du PIB.

Sur ce dernier point, le ministre des Finances et du budget du Sénégal, M. Abdoulaye Daouda Diallo fait savoir que nonobstant le contexte économique mondial très difficile, les envois de fonds des migrants ont progressé de 0,1% pour s'établir à 1.408,5 milliards, atténuant significativement le déficit de la balance courante.

A ces évolutions, le patron de la BCEAO Sénégal y greffe une hausse des Investissements Directs Étrangers (Ide), qui ont principalement bénéficié au secteur pétrolier et gazier.

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A l'en croire, ces flux se sont reflétés sur le profil du compte de Services dont la forte dégradation est principalement imputable aux prestations de service dans le cadre des projets gazier Grande Tortue Ahmeya (Gta) et pétrolier Sangomar et, dans une moindre mesure, à la contraction du poste "Voyage" en rapport avec la réduction de l'activité touristique et une forte augmentation des aides-budgétaires.

Sur cette même lancée, l'argentier de l'État du Sénégal juge opportun, à cet égard, de faire constater que le solde financier s'est amélioré de 259 milliards en 2020, sous l'effet d'un bond des IDE de plus de 72% et d'une très forte progression des investissements de portefeuille.

D'après lui, l'addition de ces deux postes a doublé par rapport à l'année 2019, s'établissant à plus de 1.300 milliards en 2020. « Le Sénégal a continué à mobiliser avec succès des financements extérieurs, permettant de limiter le recul du solde global de la balance des paiements », s'est réjoui Abdoulaye Daouda Diallo.

Une balance des paiements excédentaire projetée pour 2021

La relative maitrise de la pandémie notée en 2021 entraine une reprise économique avec des projections positives au Sénégal. La Bceao estime qu'avec nouvelle dynamique, la résilience de l'économie sénégalaise a été démontrée avec un taux de croissance du Produit Intérieur Brut (Pib) demeuré positif alors que nombre de pays ont vu leurs économies entrer en récession.

Selon le directeur national de la banque centrale, ce résultat a été obtenu grâce aux actions conjuguées de la politique budgétaire et de la politique monétaire.

Devant cet état de fait, M. Lo estime qu'il convient en cela de saluer les actions vigoureuses mises en œuvre par le Gouvernement du Sénégal et, à l'échelle communautaire, par la BCEAO, pour lutter contre l'impact de la pandémie à Covid-19 sur l'économie et soutenir la croissance qu'au regard des perspectives économiques favorables du Sénégal.

Au titre de l'année 2021, confit-il, le solde global de la balance des paiements ressortirait excédentaire de 393,0 milliards, sous l'effet d'une réduction du déficit du compte des services et d'une augmentation des ressources mobilisées à l'international.

Le déficit de la balance courante rapportée au PIB, quant à elle, souligne M. Lô, se détériorerait de 0,9 point de pourcentage pour s'établir à 11,7% du PIB en 2021, en relation avec la poursuite des importations de services de R&D et de construction dans le cadre de la mise en œuvre des projets d'hydrocarbures.

A l'en croire, le déficit devrait poursuivre encore sa dynamique haussière en 2022, avant d'amorcer une amélioration très sensible à compter de l'année 2023, avec le démarrage de l'exploitation des projets pétrolier et gazier.

Il rappelle ainsi que ces perspectives favorables ont été mises en exergue lors du Conseil présidentiel tenu il y a juste 48 heures, consacré à l'avant-projet de loi relatif à la répartition et à l'encadrement de la gestion des recettes d'exploitation des hydrocarbures.

Abdoulaye Daouda Diallo, pour sa part estime que les analyses faites sur le compte extérieur appellent à une réflexion sur la soutenabilité du déficit du compte courant, et confirment la pertinence des options prises par les autorités nationales pour encourager les investissements dans les secteurs exportateurs et poursuivre l'accompagnement des secteurs affectés par la pandémie.

En outre, considère-t-il, une attention particulière devra être portée à la poursuite des politiques économiques en vue du renforcement du contenu local dans les services destinés au développement des projets pétroliers et gaziers.

Par ailleurs, à la lumière des résultats présentés ce jour, indique le ministre des Finances et du budget, une lecture fine de la géographie des échanges du Sénégal avec l'extérieur devrait être entreprise pour la promotion d'une approche sous-régionale et continentale de la politique commerciale du pays, rendue d'autant plus légitime par la perspective de la mise en œuvre de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAf).

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