Afrique de l'Ouest: Le Mali isolé à cause de l'entêtement du régime militaire

Colonel Assimi Goïta
10 Janvier 2022

La CEDEAO et l’UEMOA viennent d’infliger une lourde sanction au Mali. Le pays est presque isolé à cause de l’entêtement du régime de transition en place dirigé par les militaires.

« Le Mali sous embargo ! » ; « La CEDEAO asphyxie le Mali ! »; « Sanctions de la CEDEAO contre Goita et compagnie ! » ; « Les pays de la CEDEAO vont rappeler leurs ambassadeurs » ;  « L'UEMOA et la CEDEAO sortent l'artillerie lourde ».

La presse africaine et internationale s’en est donnée à cœur joie pour qualifier les sanctions prises par la CEDEAO contre le Mali et les conséquences que cela peuvent avoir sur le ce pays.

Ainsi, au terme du sommet extraordinaire tenu ce dimanche 9 janvier 2022 à Accra, la capitale ghanéenne, les organisations communautaires d’Afrique de l’Ouest ont mis à exécution leurs menaces.

Après moult avertissements, la CEDEAO et l’UEMOA sont passées à la vitesse supérieure concernant les sanctions contre le Mali. En guise de représailles, les deux organisations communautaires imposent des sanctions au Mali en fermant toutes ses frontières dans l'espace communautaire.

Dans le même tempo, les avoirs du Mali dans les pays de la CEDEAO sont également gelés, les ambassadeurs maliens sont expulsés dans les pays de la CEDEAO, et plus aucun commerce (sauf les produits de première nécessité) ne sera entretenu avec le pays de Modibo Keïta, père de la nation malienne.

A l’origine de ces mesures draconiennes, l’entêtement des autorités de la transition malienne, qui prévoient la prorogation de la durée de la transition de 6 mois à 5 ans alors qu’elles s'étaient engagées à organiser les élections en février 2022.

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Le régime dirigé par Assimi Goïta qui jouait à la ruse a ainsi pris un camouflé. Elle s’emmêle les pinceaux avec la situation qui devient de plus en plus confuse pour le régime militaire.

A cela s’ajoute le bras de fer actuellement en chœur avec la communauté internationale concernant la présence des éléments du groupe russe Wagner, spécialisé dans la sécurité privée.

Derrière cette pression sur le Mali, certains observateurs y voient la main de la France qui, au fil des années, perd son influence sur le sol malien. La présence des militaires français sur les points stratégiques du pays diminue. Paris et Bamako ne parlent plus le même langage sur plusieurs questions concernant la géopolitique.

Accablé de tout bord, se pose maintenant la problématique de la capacité des autorités militaires maliennes à se réinventer face à cette équation à plusieurs inconnues.

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