Congo-Kinshasa: Au-delà du fait qu'un Président ne devrait pas dire ça

opinion

On le sait un Président de la République ne devrait pas dire ça, à cause de sa fonction et de son prestige. D'autant plus que la phrase assassine "Mboka oyo esi ekufa na ngo" fait suite à un florilège d'autres phrases du Président. On se souviendra volontiers de "bandoki" et "badongolo miso".

Revenons à la phrase polémique prononcée par Félix Tshisekedi lors de son séjour à Lodja. Et essayons de le disséquer. Il faut le dire d'emblée, ce constat de la mort du pays n'est pas l'apanage du seul Président de la République. Mais bien celui de tout commun des mortels. Pourquoi alors cette phrase dérange ? Alors qu'il s'agit d'une vérité universellement admise.

Par le simple fait qu'il est prononcé par le Président de la République, qui doit dans sa fonction communicative, rassurer, faire rêver, donner confiance et surtout susciter l'adhésion de ces concitoyens à un lendemain meilleur. Cependant, pouvons-nous faire une analyse d'un échange discursif sur une séquence qui n'atteint même pas une minute ? Je pense que non.

Le Congo est au bord du précipice et la phrase du Président n'est pas formellement fausse. Par le simple fait, que ce constat a été fait par plus d'un congolais. On penserait que le Congo n'est mort que lorsque le président de la République le dit. Et pas lorsque nous le disons.

Cette phrase est précédée d'un autre "elokoya ko yiba eza te, mpo mboka esi ekufa", ces prémices dénotent d'un cheminement qui porte à croire que le Président distille là, ce qui est à la base de la mort du Congo : le vol, le clientélisme, la corruption, etc.

Et il poursuit " qu'il faut relever ce pays mort ". On peut donc objectivement douter de la capacité du Président de la République de relever le défi de ressusciter le Congo de sa longue mort au vu de sa gestion discutable après quatre années de pouvoir.

Mais l'on ne peut pas lui refuser de faire un diagnostic qui du reste est vrai. Drôle de polémique surtout à une période où l'on reproche aux politiciens de ne pas être véridiques.

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