Au Soudan, une nouvelle journée de désobéissance civile et de manifestations contre le régime militaire s'est tenue ce jeudi. Pendant ce temps, plusieurs délégations étrangères ont défilé dans la capitale soudanaise pour tenter de trouver une solution à la crise. Les émissaires américains ont notamment rencontré la société civile, des leaders de la contestation et les autorités militaires.
Dans un communiqué de l'ambassade américaine à Khartoum, la secrétaire d'État adjointe Molly Phee et l'envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l'Afrique David Satterfield condamnent l'usage disproportionné de la force contre les manifestants. Ils évoquent notamment l'utilisation de balles réelles, de violences sexuelles et de détentions arbitraires. Ils appellent à une enquête indépendante pour que les responsables soient jugés.
Ils mettent aussi en garde. Washington ne reprendra pas son assistance au gouvernement soudanais - soit 700 millions de dollars d'aide d'urgence suspendu en octobre - tant que les violences ne cesseront pas et qu'il n'y aura pas un retour à un gouvernement civil.
Des sanctions ciblées en cas de manque de progrès
Toujours selon les émissaires américains, le conseil souverain, dirigé par le général Burhan s'est engagé à organiser un dialogue national inclusif, au rétablissement d'un gouvernement dirigé par un civil et à permettre au processus politique d'avancer. Les émissaires ajoutent que Washington n'hésitera pas à prendre des sanctions contre ceux jugés responsables du manque de progrès de cette transition.
Enfin les États-Unis disent apporter leur soutien à l'initiative de l'émissaire des Nations unies qui veut relancer des discussions indirectes entre les parties civile et militaire. Et ils appellent tous les acteurs à participer à ces discussions.