Cote d'Ivoire: Déguerpissement des quartiers Houphouët-Boigny 1 et 2 de Koumassi - Les victimes s'attachent les services d'un avocat

22 Février 2022

Les résidents des quartiers Houphouët-Boigny 1 et 2 de Koumassi, dont les habitations ont été rasées le 16 novembre 2021, ne reconnaissent plus le Comité d'aide à la restructuration (Car), qui "prétend" être leur interlocuteur vis-à-vis des autorités communales. Réunis en assemblée générale, hier, sur le site, ils ont annoncé, par la voix de Amani N'Goran, leur porte-parole, la création du Collectif des déguerpis de Koumassi (Cdk), seul organe désormais habilité à agir pour les 4000 victimes du déguerpissement. Ils se sont également attachés les services de l'avocat Martin Godo, qui répondra dorénavant en leur nom dans le dossier judiciaire de l'affaire.

Amani N'Goran a dénoncé avec fermeté les agissements des " soi-disant " responsables du Car, dont le porte-parole n'est pas en réalité un déguerpi, et qui ont décidé de faire le jeu de la mairie pour faire passer la " forfaiture ".

Il explique qu'en 2006, les habitants d'Houphouët-Boigny 1 et 2 ont obtenu le plan d'approbation du quartier, qui a été consolidé par un arrêté du ministre Marcel Amon Tanoh, qui gérait le portefeuille de la Construction. Le chemin était alors dégagé pour l'obtention des documents de propriété définitifs.

Cette période a coïncidé avec l'arrivée à la tête de la commune du ministre Ibrahim Cissé Bacongo. En 2012, le nouvel élu municipal a fait annuler l'arrêté d'Amon Tanoh par son successeur Mamadou Sanogo. " Nous avons saisi la Cour suprême, et nous avons gagné le procès en 2014. Malgré cette décision, nos adversaires continuaient à délivrer des Acd à des personnes qui ont perdu devant la Cour suprême. Nous sommes retournés sur le terrain de la justice. La Cour suprême n'étant plus, nous avons saisi le Conseil d'État. Cette instance nous a donné une attestation de non-recours pour la grosse. Nos adversaires sont donc définitivement perdants sur le plan juridique ", a relaté Amani N'Goran, preuves à l'appui.

Il s'est dit surpris du prétexte de zone à risque brandi par le maire et son équipe pour déguerpir les familles d'Houphouët-Boigny 1 et 2. " Le maire dit qu'il a sauvé une situation de non-vie. Je tiens à rappeler que nous n'avons jamais été inondés dans ce quartier. Nous ne sommes pas non plus installés sur des canalisations.

Sinon la cité Addoha le serait aussi ", a martelé Amani N'Goran. Avant de s'étonner que les autorités municipales proposent aux déguerpis de construire des immeubles sur le site et de leur céder le rez-de-chaussée et le niveau 1. " Je ne sais pas comment on peut proposer de construire sur une zone à risque ", a-t-il ironisé.

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