Afrique: Le continent à la quête d'un modèle unifié pour la gestion des risques

Lancement officiel de l’ouvrage « HARM REDUCTION – THE MANIFESTO », le mardi 29 mars 2021
1 Avril 2022

Le Docteur Imane Kendili, Psychiatre addictologue appelle les pays africains à unir leurs forces et mettre en place un Hub en matière de gestion des risques de santé, pour confronter les préjugés portés sur nos modèles de gestion.

La psychiatre addictologue marocaine a émis l'idée lors de la table ronde organisée le mardi 29 Mars 2022 au Campus franco-sénégalais, sur « la réduction des risques dans la vie sexuelle au sein du couple ». C'était en marge du lancement officiel de l'ouvrage « HARM REDUCTION – THE MANIFESTO », dédié à la réduction des risques.

Pour elle, les acteurs du continent doivent travailler pour en arriver à des coopérations sud-nord et non nord-sud en matière de gestion des risques.

Dr. Kendili avise sur l'impossibilité d'éradiquer les risques de manière solitaire. On ne peut que les réduire. Elle nous invite à découvrir pour ce faire, le concept de « citoyen patient »  qu'aborde le livre HARM REDUCTION – THE MANIFESTO, codirigé avec d'autres collègues spécialistes et thérapeutes.

Il s'agit, selon elle, de travailler sur un type de citoyen nouveau. Ce qui nécessite l'implication de la société civile, d'un monde médical appliqué, des autorités, les acteurs socio-économiques, entre autres...

La gestion de la Covid-19 pour impulser une dynamique africaine

La réduction des risques est définie comme un concept de santé publique concernant initialement les Maladies sexuellement transmissibles (Mst) et les addictions aux drogues.

Le contexte actuel de pandémie démontre l'universalité de ce concept qui s'applique désormais à toutes les situations.

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Selon le Dr Kendili, une analyse de la crise sanitaire de covid-19 dans les pays du Sud, met en évidence un modèle de gestion de crise des plus performants. Pour elle, l'usage recommandé du gel hydro-alcoolique, la distanciation sociale etc. sont des décisions prises pour la gestion des risques liés à la pandémie, stratégie adoptée par les administrations de santé publiques pour endiguer la Covid-19.

A son avis, l'Afrique s'est mise en évidence par sa gestion exemplaire des risques liés à la covid-19. Les spécialistes du continent ont de ce fait beaucoup de choses à apprendre au reste  du monde en termes de gestion de pandémie, précisément  en gestion des risques liés à la santé. D'où le sens de l'ouvrage « HARM REDUCTION – THE MANIFESTO », dédié à la réduction des risques,  officiellement lancé à Dakar, en marge de ladite table-ronde.

Le co-directeur dudit ouvrage, M. Abdelhak Najib indique que la nécessité de rédiger un tel ouvrage, découle du besoin qu'a engendré la crise de covid-19. Il fallait réfléchir à des mécanismes de réductions des risques liés à la pandémie, mais aussi et surtout gérer les impacts collatéraux engendrés par cette crise.

Dans cette dynamique, ce journaliste marocain préconise de penser à des politiques de gestion des risques, appliquées à toutes les couches de la société. Ce qui, selon lui, permettra de répondre de manière sereine et concrète aux crises auxquelles le continent fera face à l'avenir.

Le danger de l'usage des smartphones dans la santé sexuelle des couples

Pour le Directeur du campus franco-sénégalais et modérateur de la table ronde, le Pr Serigne Magueye Gueye, pense qu'il est important de parler de réduction des risques dans la santé sexuelle des couples.

A son avis, l'équilibre des couples est fondamental pour la famille, la société et pour prévenir toute violence liée au genre.

« Une vie sexuelle déséquilibrée ouvre la porte à tous types de conflit ». C'est ainsi qu'il abordera, avec d'autres spécialistes, au mois d'octobre 2022 à Dakar, une conférence internationale sur la réduction des risques dans la vie sexuelle des couples.

A l'instar du Pr Gueye, le Dr Ndeye Dialle Ndiaye, Psychiatre – thérapeute familiale, pense que parler autour de la santé sexuelle du couple, constitue un grand levier pour la réduction des risques de Santé.

D'après elle, le couple est le microsystème d'où partent la famille, la société et à plus grande échelle le continent. « Il faut réduire les risques de conflits dans un couple pour une société plus stable, donc traiter la santé sexuelle dans un couple pour éviter des perturbations notamment les divorces ».

Sa présentation sur la santé sexuelle dans la vie de couple renseigne sur la nécessité d'envisager les solutions pour une bonne gestion des risques de la santé sexuelle des couples de façon à intégrer tous les paramètres nécessaires.

A cela, elle y ajoute une prise en charge qui va intégrer l'éducation sexuelle d'abord au sein des couples, dans les institutions puis aux ordres de spécialistes et thérapeutes.

Pr Habib Redouane, chef du service d'urologie et de santé sexuelle du département, chirurgien marocain en médecine régénérative, abonde dans le même tempo.

Toujours dans l'objectif d'améliorer la vie sexuelle des couples, il a rappelé que la santé sexuelle doit être vue sous l'angle des deux partenaires. Il a également avancé que parmi les facteurs pouvant perturber la vie sexuelle des couples, le changement de vie, notamment l'usage du smartphone, était l'une des priorités à traiter.

A l'en croire, l'addiction aux smartphones est plus dangereuse que celle à la drogue car elle perturbe l'interaction sociale même pour des couples. « Les personnes, surtout celles âgées entre 20 et 40 ans y sont le plus exposées ».

Bien qu'ayant des avantages, conseille ce spécialiste, « il faut réduire l'usage des smartphones pour réduire les risques de perturbations de la santé sexuelle dans un couple ».

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