Centrafrique: Les nombreuses difficultés des réfugiés sud-soudanais

Les enfants des réfugiés sud-soudanais installés à Obo, dans le Haut-Mbomou (Sud-est du pays) font face à plusieurs difficultés, dont le manque d'enseignants qualifiés. Leurs parents sont inquiets.

C'est ici que vivent des réfugiés sud-soudanais. Nous sommes à 10 km de la ville d'Obo (Sud-est). Un grand terrain sur lequel les réfugiés ont construit des huttes en paille. Tout proche, vivent aussi des réfugiés congolais et des déplacés internes de Zémio (ville de République centrafricaine située dans la préfecture de Haut-Mbomou).

Les femmes s'attellent à leurs activités quotidiennes : vaisselle ou encore cuisine.

Les hommes, sous un hangar de fortune en paille, autour de Elimolenga Kazmir Thabane, président de leur communauté,parlent actualité et aussi de l'éducation de leurs enfants.

"La couverture scolaire et le niveau de formation sont en deçà de nos attentes. Cela nous inquiète énormément. Car en tant que père de famille, si ton enfant va à l'école et à son retour de classe, tu dois vérifier s'il a bien étudié. Mais en posant la question aux enfants, nous sommes déçus, car nos enfants ne sont pas à même de parler français", explique l'un deux.

Soutien du HCR

L'école "la Bonne Semence", est située à quelques mètres du site. Ici c'est l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui prend en charge la scolarité des enfants réfugiés.

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Jean-Pierre Mboli-Mbotéceli, le directeur de l'école dispense les cours de mathématiques. Mais, il n'est pas qualifié pour enseigner. Les manuels ne sont pas adaptés non plus.

"Ce que nous attendons c'est la formation pour les maîtres et la dotation en nouveau manuel parce que les livres "Ma semaine" de français sont compliqués. Nous avons appris qu'il y a des nouveaux manuels à Bangui, donc nous sommes dans le besoin aussi, et voulons être formés aussi sur ces manuels", plaide-t-il.

C'est "une violation du droit à l'éducation des enfants" insiste Stanislas Sambodia, coordinateur de l'Association Service Sans Frontière, une organisation locale des droits humains.

"Est-ce que demain on aura des élites, est-ce qu'il y aura des gens qui vont nous représenter d'ici 5-10 ans ? Je ne pense pas !".

Les représentants du gouvernement dans la région se disent préoccupés et assurent mener des discussions avec le pouvoir central pour trouver des solutions idoines. Les réfugiés s'alarment et répondent que rien ne change et que la situation perdure.

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