Centrafrique: Les finances publiques sont dans le rouge

Ville de Bangui en 2014 (archive)

Selon le ministère du Budget, des coupes budgétaires vont devoir être réalisées alors que le pays vient de perdre le soutien du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Des annonces faites par Bangui après un déplacement fin avril à Washington chez les deux institutions internationales, qui sont d'importants bailleurs de fonds pour le pays.

" L'avenir paraît incertain pour nos finances et l'économie nationale ", c'est en ces termes sombres que le ministre du Budget s'est adressé à ses collaborateurs mardi 3 mai, après son voyage à Washington. Un déplacement difficile pour Hervé Ndoba, car selon lui il ne faut pas attendre de décaissement prochain du FMI et de la Banque mondiale. " Ils n'ont point inscrit cet engagement dans leur agenda. " En effet, les deux institutions veulent d'abord des assurances que leur argent ne serve pas à financer le groupe paramilitaire russe Wagner, proche de Moscou et désormais présent sur le territoire centrafricain.

Un nouveau coup dur pour le pays alors qu'en juin 2021 déjà, la France avait coupé son aide budgétaire, accusant Bangui d'être complice d'une campagne anti-française téléguidée par les Russes. Mais la série ne s'est pas arrêtée là. Le 22 avril dernier, le Cameroun a, lui, suspendu l'exportation de certains produits de base à cause de pénuries sur son marché national. Or, la Centrafrique est le pays qui importe le plus de produits camerounais. Si on ajoute à cela une forte inflation, on comprend la vision pessimiste du ministre du Budget.

Hervé Ndoba estime que " la situation de la trésorerie de l'État est très préoccupante ". Il a donc annoncé des coupes de 40 à 60% dans le budget de certains ministères. Selon lui, l'État n'est plus en mesure d'exécuter le budget initial de manière intégrale. Budget estimé à 455 millions euros, dont plus de la moitié provient de l'aide extérieure. Le ministre a ainsi demandé à ses collaborateurs d'augmenter les recettes de l'État. Seul moyen, selon lui, de financer les politiques publiques.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.