Somalie: Nouvelle attaque meurtrière dans le pays - La communauté internationale interpellée

analyse

La Somalie ! Voilà un pays de la Corne de l'Afrique dont l'évocation du nom renvoie à deux tristes réalités : la famine et le terrorisme. En effet, quand ce ne sont pas des enfants chétifs tenaillés par la faim, ce sont des corps sans vie jonchant les rues, que l'on présente à longueur de journée.

Cette sulfureuse réputation, le pays a du mal à s'en défaire d'autant que les choses ne font qu'aller de mal en pis au point que la communauté internationale, elle-même, semble dépassée par les événements.

A preuve, alors que le processus électoral était en train de pendre forme à travers la désignation, il y a moins d'une semaine, des présidents des deux chambres, devant ouvrir la voie à l'élection du président de la République, la Somalie vient de subir une attaque spectaculaire qui a coûté la vie à plusieurs soldats de l'Union africaine (UA).

Au moment où nous tracions ces lignes, le bilan officiel faisait état de 10 soldats burundais tués. Mais des sources sécuritaires parlent de près de 45 soldats tués avec une vingtaine de disparus.

Cette attaque, pour le moins sauvage, barbare et lâche perpétrée par les Shebabs qui l'ont revendiquée, est la preuve qu'en dépit des efforts fournis par la force de maintien de la paix africaine en Somalie, le pays est loin d'être pacifié. Il demeure un véritable chaudron où le fracas des armes continue de troubler le sommeil des populations.

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La Mission africaine de transition en Somalie doit se montrer très offensive sur le terrain

D'où la nécessité, pour la communauté internationale, de faire davantage en soutenant les forces armées somaliennes pour autant qu'elle veuille efficacement combattre le terrorisme.

Car, les Shebabs qui, depuis plus de dix ans, mènent une insurrection armée contre l'Etat, sont loin d'avoir dit leur dernier mot. Ils ont certes été chassés des principales villes du pays, dont la capitale Mogadiscio, mais ils disposent d'une capacité de nuisance redoutable ; en témoignent les deux autres sanglantes attaques perpétrées le 24 mars dernier.

Et tout porte à croire qu'au fur et à mesure que l'on s'achemine vers l'organisation d'un troisième cycle électoral qui doit s'achever dans quelques semaines, les Shebabs pourraient multiplier les attaques ; histoire de faire capoter le processus.

C'est pourquoi, tirant leçon de cette attaque sanglante, la Mission africaine de transition en Somalie (ATMIS) qui a remplacé l'AMISOM depuis le 1er avril dernier, doit se montrer très offensive sur le terrain, afin de réduire la voilure des Shebabs qui, manifestement, semblent s'être refait une santé militaire. Il faut donc les traquer jusque dans leurs derniers retranchements si tant est que l'on veuille que la peur change de camp.

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