Congo-Kinshasa: Consensus autour de la loi électorale - Les laïcs catholiques militent pour la tenue d'un dialogue politique

Alors que la proposition de loi électorale a été jugée recevable par la plénière le 2 mai à la chambre basse du Parlement à la suite des réponses de ses initiateurs aux différentes questions des députés, le Comité laïc de coordination (CLC) est monté au créneau, dans une récente déclaration signée par quatre de ses membres dont le Pr Isidore Ndaywel, pour remettre en cause la dynamique parlementaire ainsi enclenchée.

La CLC, proche de l'Eglise catholique, estime qu'un effort doit être fait pour aboutir à un minimum de consensus si indispensable pour garantir la crédibilité des prochaines élections. Sachant que la loi en gestation est boudée par une frange de parlementaires, essentiellement du Front commun pour le Congo qui ne se sont pas fait prier pour boycotter la plénière consacrée à son adoption, le CLC manifeste quelques inquiétudes. Celles-ci tiennent justement de l'absence du consensus qui risque de fragiliser les futures élections tout en écornant la légitimité dont pourraient se prévaloir les éventuels candidats élus.

" Le CLC considère qu'il n'est pas trop tard pour bien faire. Raison pour laquelle, il encourage le chef de l'État à prendre l'initiative et la classe politique à faire preuve d'un sens élevé de responsabilité ", peut-on lire dans le communiqué du CLC. Les laïcs catholiques fustigent en même temps la tendance à l'unilatéralisation de vues développée par le chairman de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso, faisant fi de la quête du consensus censée légitimer les prochains scrutins.

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" La politique du passage en force et celle des positions extrêmes érigée en droit de véto ont atteint leur limite. L'une et l'autre position ne peuvent avoir pour conséquence que de fragiliser d'avance la prochaine législature, alors que la RDC a besoin, plus que jamais, d'un pouvoir vertébré ayant pour base une légitimité absolue ", font observer les laïcs catholiques.

Il est un fait que la démarche amorcée par le CLC rejoint celle déjà entreprise par la Conférence épiscopale nationale du Congo et l'Église du Christ au Congo qui ont dépêché leurs délégués aux fins de convaincre l'autorité parlementaire à reconsidérer ce qui a été fait afin de privilégier la voie du dialogue et du consensus. Une fin de non recevoir leur a été réservée. " Il n'est plus question de débattre de cette question dans la rue. Le consensus, c'est ici au sein de l'Assemblée nationale ", s'est évertué à expliquer le président de la Chambre basse à qui voulait l'entendre. Une façon de dire qu'il était hors de question de débattre sur les réformes institutionnelles en dehors du Parlement.

Néanmoins, Christopher Mboso a laissé une fenêtre ouverte sur " des discussions, entre majorité et opposition, relatives aux dispositions de la loi qui requièrent un consensus ". Il a donc décidé d'organiser d'autres séances plénières pour identifier les dispositions de cette initiative législative qui nécessitent un consensus avant l'envoi du texte dans une commission pour un examen approfondi.

Entre temps, l'opposition parlementaire (Front commun pour le Congo et Lamuka) est écartelée entre la participation au débat parlementaire pour forger un consensus et le maintien du boycott de cette proposition de loi électorale portée par le G13.

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