Congo-Kinshasa: 27ème édition de la journée de la liberté de la presse - UNPC - Les professionnels des médias interpellés sur l'utilisation responsable du numérique

Le 3 mai de chaque année, le monde célèbre la journée internationale de la liberté de la presse, consacrée aux droits fondamentaux d'informer et d'exprimer ses opinions selon les normes légales.

En RDC, l'Union Nationale de la Presse Congolaise a organisé un forum à l'hôtel Béatrice avec les professionnels des médias, en marge de cette 27ème édition qui avait pour thème : "Le Journalisme sous l'emprise du numérique". C'était en présence du Ministre de la Communication et Médias, M. Patrick Muyaya, et d'autres invités de marque dont l'Ambassadeur des USA en Rdc, Mike Hammer ; les représentants de l'USAID, Internews, l'UNESCO, l'Ambassade de Suède et la Confédération Suisse. Autour de cette thématique, les intervenants ont évoqué, lors des panels, les réalités auxquelles font face les journalistes dans l'exercice quotidien de leur métier, et sur les éventuelles méthodologies appropriées de l'utilisation de nouvelles technologies de l'information et de la communication.

Puisque la liberté d'expression n'est pas synonyme de libertinage, cette journée aura été particulièrement une occasion introspective afin de dégager le type de journalisme qui convient à l'ère du numérique afin que les médias soient un quatrième pouvoir digne de ce nom. En sa qualité de Secrétaire Général de l'UNPC, Jasbey Zegbia Wembulu a brossé les défis de développement auxquels sont butés les medias congolais, dont la plupart sont sur la voie de la faillite, et salué les recommandations qui ont été respectées lors des travaux des Etats généraux des médias tenus du 25 au 28 janvier 2022 au centre catholique Nganda.

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"Sous le leadership du Ministère de la Communication et Médias, 80 recommandations ont été produites des Etats Généraux... dont l'opérationnalisation est effective à ce jour", a soutenu le SG de l'Unpc. Dans cette opérationnalisation, a poursuivi M. Zegbia, l'UNPC a arrêté depuis plusieurs mois de délivrer des cartes d'identité professionnelle du journaliste congolais, en attendant l'organisation de son congrès extraordinaire, pour l'adaptation de ses textes normatifs.

Quant aux questions liées à la dépénalisation des délits de presse, il a plaidé pour la création des mécanismes d'une immunité judicaire au profit du journaliste professionnel pour une expression responsable et libre pour l'intérêt public.

Par ailleurs, il a aussi sollicité auprès du Président de la République la continuité de son appui dans la matérialisation de ses promesses à l'endroit des journalistes et des organisations professionnelles des médias. A cette préoccupation, le Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a évoqué son ouverture et sa disponibilité, depuis sa prise de fonction, à travailler de manière étroite avec toutes les organisations professionnelles et les ONG de défense de droits de l'Homme sur les questions de la profession du journalisme. Cependant, il a fait mention de sont récent briefing avec les journalistes du Haut-Katanga, durant lequel il les a invités à devenir les alliés de l'Etat dans la lutte conte ce fléau des discours de haine qui se propagent. Sur ce fait, il a salué la campagne " Bolingo " lancée par Malaïka Télévision qui prône la paix entre les différentes communautés, et dit attacher une attention particulière à la redynamisation des organes de régulation et d'autonomisation de la presse.

L'ère du numérique

Lors des panels, Patient Ligodi, Fondateur du média en ligne actualite.cd est intervenu sur la stratégie de résistance mise en place pour faire face à la prolifération des FakeNews et des laboratoires politiques qui en sont des auteurs, et aux théories de complot qui sont à la portée des journalistes. Il a également déploré les nouvelles formes narratives des journalistes observées qui abusent des réseaux sociaux, et qui ne produisent pas des informations mais plutôt leurs opinions, ce qui amoindri la quête de la bonne information. A cela, il faudra ajouter le discours de haine proféré contre les journalistes qui ne sont pas embarqués dans des trains politiques.

Dans le cadre de l'utilisation responsable du numérique, il a été recommandé aux journalistes de faire correctement leur travail et de ne pas s'évertuer à prendre partie pour des particuliers. Et quant au traitement des informations, ceux-ci ont été exhortés à vérifier tout ce qui tombe dans leurs téléphones portables, afin de ne pas propager des informations qui désorientent et dénaturent les réalités actuelles pour des fins personnelles.

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