Burkina Faso: Secteur des transports - Le renouvellement de la flotte automobile peine à se concrétiser

Dans le cadre de la mise en œuvre de la composante 2 du Projet d'appui à la modernisation du secteur des transports et à la facilitation du commerce (PAMOSET-FC), le gouvernement a mis en place, avec l'appui de la Banque mondiale, un fonds de garantie assorti d'une prime à la casse pour le renouvellement du parc de véhicules lourds de transport public routier de marchandises. A cet effet, le ministère des Transports a organisé un atelier de concertation et d'échanges avec les opérateurs agréés. Quatre mois après, le bilan est jugé insatisfaisant par rapport à la cible prévue dans le cadre des résultats du projet.

C'est pour améliorer les capacités du secteur des transports à contribuer aux objectifs du développement et de réduction de la pauvreté que le gouvernement burkinabè avec l'appui de la Banque mondiale a mis en place, à travers le Projet d'appui à la modernisation du secteur des transports et la facilitation du commerce (PAMOSET-FC), un mécanisme pérenne d'accès aux crédits pour le renouvellement du parc de véhicules de transport public routier. Cette rencontre d'échanges constitue une étape décisive dans le processus de professionnalisation et de modernisation du sous-secteur des transports routiers.

" La rencontre d'aujourd'hui revêt donc une importance particulière en ce sens qu'elle va nous permettre d'écouter les transporteurs, notamment sur leurs difficultés qu'ils rencontrent et qui impactent leur adhésion entière au mécanisme ou qui entravent l'avancement dans le circuit de validation des dossiers de véhicules que vous avez soumis en renouvellement ", a expliqué Daouda Diabaté, secrétaire permanent du programme sectoriel des transports.

%

Et de préciser : " En rappel, les souscriptions ont été lancées le 25 octobre 2021. De cette période des souscriptions, le bilan est largement en deçà des objectifs au regard de la feuille de route initiale de l'activité et du temps restant pour l'achèvement du projet. En effet, en face de la cible fixée par le projet, à savoir atteindre 150 véhicules, les opérations actuelles font état de 60 véhicules environ soumis à date en renouvellement dont 33 ont été rejetés pour diverses raisons et seulement 13 qui ont atteint la dernière étape de validation, à savoir l'étape des banques commerciales. Cela pose clairement la problématique qui motive cette rencontre car il y a manifestement des difficultés ", a-t-il indiqué. " Le 25 octobre 2021, nous avions participé au lancement officiel de la première phase des souscriptions au mécanisme d'accès au crédit pour le renouvellement du parc de 150 véhicules lourds de transport public routier de marchandises. Cependant à ce jour, le programme n'a pas encore enregistré l'engouement souhaité malgré les ressources mobilisées pour la mise en place de la garantie interbancaire et de la prime à la casse d'un montant cumulé d'environ 7 milliards de FCFA.

L'un des problèmes majeurs identifiés à ce stade, c'est une très faible participation des transporteurs, ce qui laisse entrevoir une faible adhésion de ces acteurs au programme de renouvellement ", a renchéri la représentante résidente de la Banque mondiale, Maïmouna Mbow Fam. Et d'ajouter : " En effet, force est de constater que six mois après le lancement de l'opération, le comité interministériel en charge de la réception des dossiers n'a enregistré qu'une vingtaine de demandes reçues pour renouveler environ une cinquantaine de véhicules lourds hors âge hors normes, ce qui est très loin des objectifs de renouvellement des 150 véhicules et met également en péril le processus de casse des véhicules hors normes ", a-t-elle détaillé. Selon elle, l'objectif des échanges d'aujourd'hui est de donner la parole aux acteurs directement concernés par ce mécanisme et comprendre leur vision du renouvellement, leurs préoccupations ainsi que leurs obstacles à la participation active du mécanisme.

Pour le ministre des Transports et de la Mobilité urbaine, Mahamoudou Zampaligré, l'Etat, dans son rôle de facilitateur, a élaboré de concert avec l'ensemble des parties prenantes des critères d'éligibilité au fonds, les conditions d'exploitation des véhicules du projet et a établi le cadre de partenariat avec les concessionnaires pour la fourniture des véhicules. Il a félicité les organisations professionnelles, qui confirment leur engagement auprès du gouvernement à opérer les changements nécessaires au développement du sous-secteur des transports routiers.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.