Congo-Kinshasa: Dialogue intercommunautaire contre le tribalisme

Vue aérienne de la ville de Kananga dans la province du Kasaï-Central de la RDC (archives).

Face au regain du tribalisme et des discours incitant à la haine en RDC, le président Tshisekedi appelle ses compatriotes à l'humanisme et à la tolérance.

Le Haut-commissariat de l'Onu au droits de l'homme a plusieurs fois tiré la sonnette d'alarme de ce qu'il considère comme des discours haineux.

Selon l'Onu, ces discours sont pour la plupart liés au débat sur la citoyenneté congolaise, à la persistance de l'impunité, aux conflits fonciers et aussi ceux liés aux questions de transhumance.

Pour apaiser ce genre de tensions, le gouvernement a initié la semaine dernière une table ronde sur la réconciliation communautaire. Et particulièrement sur le vivre ensemble entre les communautés des régions du Kasaï et du Katanga. A cette occasion, le président Tshisekedi a dénoncé le recours au discours incitant au repli identitaire.

"C'est la pauvreté qui est la principale source"

Shadrack Mukad Mway, porte-parole du collectif des organisations de la société civile de l'ex-Katanga, présent à cette table ronde, regrette que le président de la République n'ait annoncé aucune mesure d'urgence sur la relance de l'économie dans la région car, dit-il, c'est la pauvreté qui est la principale source de mouvements des populations.

"Ce qui doit être fait, c'est prendre des décisions fermes et aussi créer des conditions de vie. Il faut remettre des projets qui permettent que les gens trouvent des emplois, par exemple dans la construction de routes de desserte agricole."

Il faut renforcer la cohésion nationale

Et pour François Kabasele, responsable de la coordination des communautés du grand Kasaï, chacun devrait s'impliquer dans la construction de l'unité nationale : "Il y a toutes les chances que les uns et les autres puissent revenir au bon sens et vivre comme cela a été souhaité."

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L'historien Isidore Ndaywel pense que la problématique du repli identitaire en RDC est souvent liée aux enjeux politiques et électoraux. Pour lui, au-delà du dialogue, il faut s'attaquer à deux choses :

"Il faut essayer de travailler pour que cette précarité, cette misère qui touche l'ensemble des populations congolaises soit réduite absolument. Il faut que les lois politiques essayent d'interdire l'instrumentalisation des communautés de base."

Afin de lutter contre la flambée des discours de haine, les Nations unies appellent les autorités congolaises à renforcer la législation en se conformant aux normes et standards du droit international et des droits de l'homme afin de préserver la liberté d'opinion, d'expression, d'association et de réunion pacifique.

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