La parole est désormais à la défense dans le procès d'Abdoulaziz al-Hassan devant la Cour pénale internationale. L'homme est accusé de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre lors de l'occupation de la ville par Aqmi et Ansar Dine en 2012 et début 2013. Le procès s'était ouvert en juillet 2020.
Plus de 50 témoins ont déposé lors de la première partie du procès à la demande du procureur. Pour démontrer le rôle d'Abdoulaziz al-Hassan dans les crimes, de nombreux experts ont été appelé à la barre, ainsi que des victimes et des " insiders ", ces personnes qui ont une connaissance du fonctionnement intérieur d'une institution ou d'une structure.
Certaines des dépositions se sont déroulées en partie à huis clos. Plus de 1946 victimes sont représentées par des avocats dans cette affaire. L'une d'elle a raconté à la barre avoir été violée plusieurs fois par jour pendant trois mois. Suite à ces viols, elle a donné naissance à un fils, aujourd'hui rejeté par la population, a-t-elle expliqué. Cette déposition n'est qu'un seul exemple des récits terrifiants entendus lors de ce procès.
Les avocats de cet ancien commissaire de la police islamique devraient détailler leur stratégie avant d'appeler à la barre les témoins à décharge. À l'ouverture du procès, ils avaient affirmé que ce responsable d'Ansar Dine à l'époque des faits avait agi sous la contrainte.
Ses avocats ont aussi tenté de faire annuler un interrogatoire dans lequel il justifiait les punitions - notamment des coups de fouet - infligées à la population. Mais pour sa défense, il affirme que ses réponses auraient été extorquées sous la torture. Arrêté en avril 2017 par les soldats de Barkhane, il a affirmé avoir été ensuite torturé par les services de renseignements maliens. Des arguments que les juges n'ont pour l'instant pas retenus.