Sénégal: OMVS - Séméga insiste sur l'urgence de protéger le massif du Fouta Djallon pour préserver le fleuve Sénégal

Dakar — Le Haut Commissaire de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), Hamed Diané Séméga, a insisté mardi sur l'urgence de protéger le massif du Fouta Djallon pour sauvegarder et préserver les ressources en eau du fleuve Sénégal.

Le défi majeur et qui est une urgence environnementale de première priorité, c'est de faire en sorte que ce massif "soit protégé", a-t-il suggéré.

Il co-animait mardi avec l'ambassadeur du Maroc au Sénégal, Hassan Naciri, une conférence de presse sur le Prix du Roi Hassan II de l'eau, décerné à l'OMVS.

Il a indiqué qu'en dépit des efforts déployés à travers le programme de gestion intégrée des ressources en eau (PGIRE), la restauration du couvert végétal du massif du Fouta Djallon reste le principal combat à gagner.

"Nous avons le projet du massif du Fouta Djallon, situé au cœur de Labé (Guinée). Je pense qu'avec l'OMVG [Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie] qui a le même intérêt que nous, le fleuve Niger, qui y prend sa source, le fleuve Gambie, tous les grands cours d'eau de l'ouest africain, viennent de ce milieu fortement en danger", a-t-il rappelé.

Il a indiqué que les actions anthropiques et brutales sur les ressources en eau de la Falémé condamnent ce fleuve à une mort certaine, si rien n'est fait.

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"Aujourd'hui, l'orpaillage anarchique, mécanisé a complètement défiguré le fleuve qui, par endroits, ne coule plus à cause de la très forte sédimentation mais aussi des déchets miniers de toutes sortes. Il y a une urgence à sauver ce fleuve", a alerté Hamed Diané Séméga. Il signale cependant qu'il y a une réelle volonté affichée par le Sénégal et le Mali de mettre en place une brigade mixe de surveillance.

"Le gouvernement du Sénégal a pris des mesures vigoureuses et il n'y a pratiquement plus du côté des Sénégalais cette agression observée", s'est-il réjoui.

Du côté du Mali, dit-il, il y a la même prise de conscience, et une lutte acharnée est menée contre les dragues. Selon lui, le grand problème de la Falémé est l'utilisation abusive et criminelle des dragues, qui crée des effets de sédimentations et qui détériorent le cours d'eau, sans parler de la qualité de l'eau.

D'après lui, "le fleuve est en danger de mort, parce que les têtes de souche sont toutes en danger et sans elles, il n'y a pas de fleuve. Les ressources de ces têtes de souche coulent sur la pente, sont alimentées par la pluviométrie et permettent au fleuve d'avoir une certaine hydroélectricité".

Il indique que le recours aux produits chimiques "rendent impropre la consommation humaine de l'eau du fleuve".

Le Haut Commissaire de l'OMVS estime que le potentiel hydroélectrique n'est pas assez valorisé. "Sur 50 ans, on a beaucoup fait, mais on peut encore faire mieux, car si nous ne valorisons pas ces ressources-là par la construction de barrages, nous perdrons ces sites, parce qu'ils feront l'objet d'occupation face à la démographie galopante", a averti Hamed Diane Semega. Il a rappelé que l'intérêt de l'hydroélectricité réside dans le fait que "c'est une énergie propre, accessible et une ressource renouvelable".

"Cette valorisation apporterait un surplus d'électricité. Dans nos plans de développement, cette problématique sera prise en compte", a-t-il promis.

"Si l'OMVS est une référence mondiale en matière de gestion partagée des eaux du fleuve, de ressources partagées, il n'en demeure pas moins qu'elle est confrontée à des défis majeurs", a-t-il relevé.

A ce propos, il a souligné "la nécessité de penser à la refondation, la modernisation, notamment la relecture de ses textes, pour que l'organisation s'adapte à un environnement différent de celui qui l'a vu naître et faire face aux défis climatiques, la raréfaction de l'eau dans le haut bassin qui affecte les ressources en eau en aval". Il s'agit, selon lui, de réfléchir à la manière de gérer le cours d'eau de manière à permettre aux différents usages de coexister.

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