Afrique: Vers l'optimisation de la gestion des déchets électroniques au Rwanda

La toute nouvelle usine située à Bugesera, un district Est du Rwanda est destinée à recycler les déchets électroniques pour les transformer en d'autres utres objets utiles pour le consommateur local. Le Rwanda fait partie des quelques pays africains à avoir une politique et des réglementations en matière de déchets électroniques
11 Mai 2022

Encore confronté aux risques d’être exposé aux déchets électroniques en raison de leur mauvaise gestion, le Rwanda devient l’un des rares pays en Afrique Sub-Saharienne à mettre en place un système approprié de régulation pour limiter les éventuels dégâts qui pourraient être occasionnés par ces équipements contenant essentiellement des substances cancérigènes.

Les déchets électroniques sont un danger pour la santé et l'environnement, souligne également le rapport auquel ont également contribué le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ils contiennent des composants toxiques ou des substances dangereuses telles que le mercure, qui endommagent le cerveau humain et/ou le système de coordination.

Il s’agit notamment des ordinateurs et les tablettes usés, des téléphones mobiles, les télévisions gâtées, les imprimantes, les modems, les appareils photographiques à usage individuel ou bien dans des locaux commerciaux, industriels, agricoles, institutionnels.

Depuis l’inauguration du premier site de recyclage et de démantèlement de déchets électroniques en 2017, grâce au crédit d'environ 1,5 million de dollars octroyé par le fonds vert rwandais pour construire une centrale de recyclage des déchets électroniques, cette installation a déjà réparé et remis à neuf plus de 5 000 ordinateurs, qui ont été vendus à des écoles publiques.

Solutions durables

D’après les récentes estimations, l’usine a jusqu’ici réussi à atténuer 870 tonnes d’émissions d’équivalent dioxyde de carbone, tandis que 434 tonnes de déchets électroniques ont été démantelées et recyclées à la fin du mois d’octobre de cette année.

Malgré autant d’efforts, les chiffres montrent qu’une quantité comprise entre 10 000 et 15 000 tonnes de déchets électroniques sont collectées chaque année au Rwanda dont 10 % de ces équipements usés est prélevée chaque année dans les foyers de ce pays d’Afrique de l’Est.

Olivier Mbera, directeur général de l’usine « Enviroserve » spécialisée dans le recyclage des déchets électroniques, située à Bugesera, un district Est du Rwanda explique que cette initiative a pour objectif d’apporter solution durable à la gestion des déchets électriques et électroniques tout en assurant la protection de la population contre les effets néfastes de ces produits.

Une fois apportés à l'usine, les déchets collectés sont versés sur les bandes transporteuses et les machines vont séparer tout d’abord les différents types de déchets (plastique, métaux) tandis que les chambres en plexiglas recueillent les fumées de phosphore des vieux téléviseurs à tubes.

Les cartes de circuits imprimés s’empilent dans les sacs et les batteries au lithium sont constamment testées. Chaque déchet électronique est méticuleusement collecté, compacté ou broyé.

« Pour l’usine, la seule difficulté réside dans le fait que les points de collecte des déchets se trouvent dans des endroits isolés. Ce qui nous empêche de pouvoir rassembler tous les équipements électroniques usés et éparpillés ici et là », a déclaré Mbera.

Selon lui, la mise en place des points de collecte facilitera l’élimination des déchets électroniques par le grand public, car l’usine se focalise sur des institutions gouvernementales et des grandes entreprises privées.

En vue de rationaliser le système de collecte des déchets électroniques, les autorités rwandaises envisagent de mobiliser un budget prévisionnel de $ 200,000 dollar américain pour installer les points de collecte des produits électroniques usés au niveau de tous les 30 districts du pays.

Les projections officielles montrent que ce projet de collecte de déchets au niveau décentralisé devrait créer 100 emplois le long de la chaîne de valeur d’ici l’an 2024.

Utilisation croissante de la technologie

Depuis 2018, les autorités rwandaises ont élaboré une stratégie nationale pour une meilleure gestion des déchets électroniques dans le pays là où une usine établie de démantèlement en cours de construction sera connectée aux industries de recyclage durable aux niveaux national, régional et international.

Bien que le ministère rwandais ayant les Technologies de l’information et des communications ainsi que l’innovation dans ses attributions prévoit des coûts de recyclage et d’élimination de ces déchets, une vaste campagne de mobilisation de la population lancée cette semaine  vise à mieux faire connaître comment et où déposer les appareils électriques et les équipements électroniques usés. Ce qui renseigne sur l’état de la collecte et de la gestion des déchets électroniques au Rwanda.

« Avec l’utilisation croissante de la technologie, en particulier des appareils électroniques, les déchets électroniques sont devenus à la fois un défi et opportunité s’ils sont bien gérés pour réduire les émissions de carbone et leur danger sur l’environnement », a déclaré, Dr Jeanne d’Arc Mujawamariya, ministre rwandaise de l’Environnement.

La seule préoccupation aux yeux des experts et décideurs politiques au Rwanda réside du fait que les utilisateurs méconnaissent toujours les dangers liés aux déchets électroniques.

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